Auteur : Sofi Oksanen
Titre : Purge
Poche : 429 pages
Editeur : Le livre de poche
Collection : Littérature & documents
Sortie 1er février 2012
Déception
Présentation de l'éditeur :
1992, fin de l'été en Estonie. L'Union soviétique s'effondre et la population fête le départ des Russes. Sauf la vieille Aliide, qui redoute les pillages et vit terrée dans sa ferme. Lorsqu'elle trouve dans son jardin Zara, une jeune femme meurtrie, en fuite, que des mafieux russes ont obligée à se prostituer à Berlin, elle hésite à l'accueillir. Pourtant, une amitié finit par naître entre elles. Aliide aussi a connu la violence et l'humiliation... A travers ces destins croisés pleins de bruit et de fureur, c'est cinquante ans d'histoire de l'Estonie que fait défiler Sofi Oksanen.
Ma lecture :
Un très grand livre sur le mensonge et la peur. On en sort ébloui par la maîtrise et secoué par le propos.
Alexandre Fillon, Lire.
Un livre âpre et dur qui met en parallèle la violence sur les femmes et sur les peuples.
Augustin Trapenard, Elle.
Livre Choix des Libraires : que j'ai beaucoup aimé mais qui m'a déçue sur la fin.
Le propos est passionnant.
A travers l'histoire de ces deux femmes, marquées par la violence et
l'humiliation, à 50 années de distance, l'auteure nous fait découvrir
l'histoire méconnue de cette petite République d'Estonie, ancienne république socialiste d'URSS. C'est réellement cet aspect du livre qui m'a intéressée.
On perçoit les mouvements de l'Histoire tout au long du roman : tiraillé en permanence entre l'Empire Russe et l'Allemagne,
le peuple estonien est résistant. Après la première guerre mondiale, il
acquiert son autonomie et s'éloigne de l'Empire Russe pour se
rapprocher de l'Allemagne. À la veille de la Seconde Guerre mondiale,
les clauses secrètes du Pacte germano-soviétique, signé en 1939 par
l'Allemagne nazie et l'Union soviétique, permettent à cette dernière
d'occuper l'Estonie. Le pays est ravagé par son occupant. Les élites
germanophones quittent en masse le pays pour répondre à l'appel des
autorités nazies. Lorsque l'Allemagne déclare la guerre à l'Union
soviétique, l'Estonie est envahie rapidement par les Allemands, puis
reconquise par l'Armée rouge en 1944.
C'est dans ce va-et-vient perpétuel que s'inscrit l'histoire d'Aliide,
opportuniste qui choisit le camp de la sécurité Russe (en l'épousant
par ailleurs) pour pouvoir retrouver un sommeil paisible. On perçoit
également que ces incessantes invasions ont façonné les populations et
que les rancoeurs, les peurs, les trahisons... doivent encore produire
leurs effets de nos jours.
C'est de nos jours que vit Zara,
une jeune femme dont la famille estonienne a été envoyée en Sibérie au
début des années 50. Elle espère en un monde plus doux, elle croit en la
perestroïka et rêve de l'Ouest. Seulement les anciens chefaillons de
l'empire soviétique rodent et cherchent à tirer profit de ce vent de
liberté. Et c'est la misère que rencontrera Zara. Jusqu'à sa rencontre
avec Aliide.
On croise l'histoire de ces deux femmes en alternance, entre la violence, l'amertume et l'espoir.
On a du mal à imaginer la vie menée par les populations de ce XXème
siècle. J'ai eu le sentiment que pour ces pays, la guerre ne s'est pas
arrêtée en 1945, mais a duré jusque dans les années 80. Une lacune de
nos programmes d'Histoire me semble-t-il !
Tallinn Estonie |
Puis le dénouement approche... et me laisse réellement sur ma faim. J'en attendais beaucoup plus : cette fin ne m'a pas semblé à la hauteur du roman, et j'en suis déçue. Il me semble qu'il me manque des clés, des pistes... Dommage de terminer sur un tel sentiment...
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Ce livre a été lu à l'occasion du Challenge Lire sous la contrainte
proposé par Phildes. Un peu de retard dans la production du billet,
désolée. J'inscris également cette lecture au défi d'Opaline, La Plume au féminin.
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