Titre : Antigone
Poche : 315 pages
Editeur : J'ai lu
Collection : Roman
Sortie 10 avril 2001
Une très belle découverte !
Présentation de l'éditeur :
Nous allons ainsi très lentement pendant trois jours. Le matin suivant, nous voyons apparaître les murailles blanches de Ia cité, toutes les compagnes proches ont été dévastées, plus de maisons, plus de puits, plus d'arbres, rien qui puisse servir à un envahisseur. Thèbes est une ville assiégée par elle-même…”
Après avoir suivi son père OEdipe, le roi aveugle, jusqu'au bout de son parcours, Antigone rentre à Thèbes pour tenter d'apaiser la colère de ses deux frères qui se disputent le trône. Malheureusement, quand elle arrive, les dés sont jetés, et la guerre est imminente.
Ma lecture :
Je ne m'attendais à rien en m'engageant dans cette lecture. Je ne connaissais pas l'histoire d'Antigone, ni par Sophocle ni par Anouilh. De Œdipe, je ne connaissais que le complexe.
En cherchant un titre parmi tous les ouvrages écrits par Henry Bauchau,
dans le but de participer à l'édition de mars du blogoclub, c'est sur
celui-ci que j'ai jeté mon dévolu. Cela aurait pu être un autre roman,
de la poésie, du théâtre, un essai... Je ne connaissais absolument pas
cet auteur Belge visiblement prolifique.
Peut-être aurais-je dû commencer par le commencement, à savoir le premier livre de cette trilogie, Oedipe sur la route.
J'aurais très certainement fait quelques connections qui m'ont
échappées en lisant directement le dernier titre. D'autant plus que je
n'avais pas de connaissances préalables de cette mythologie grecque. Le
début du roman est en cela un peu déconcertant et m'a incitée à plonger
dans un dictionnaire de la mythologie grecque pour tenter de mieux
percevoir le lien entre chaque personnage.
Mais
peu importe. L'histoire se suffit à elle-même et est écrit avec une
telle force, une telle précision, qu'elle a emportée la néophite que je
suis. La plume est superbe, poétique et tellement forte. Le récit est d'une si grande puissance tragique ! Le suspens se maintient jusqu'à la fin.
Dans
ce texte, Antigone cherche à raisonner ses frères et à empêcher la
guerre. Las, dès le début on comprend que rien n'y fera et que si
Antigone porte les fardeaux de chacun des membres de sa famille, Oedipe,
Jocaste, Etéocle et Polynice, ce ne sera que pour mieux les accompagner
vers une issue qui ne peut être que fatale. Seule Ismène, ici, parvient
à sortir de ce cercle infernal qui les conduit
inexorablement vers la mort. Elle seule peut être un réconfort pour
Antigone. Elle seule finalement porte l'espoir. Mais même sachant, ou
pressentant, la fin inéluctable, le texte se dévore
avec passion. Antigone est si forte et si fragile à la fois, entière
jusqu'à la folie. Antigone, c'est la Femme avant un F majuscule, celle
qui tente vainement de faire pencher le monde du côté de la vie, de la
poésie, de la musique, du bonheur. Un monde qui reste résolument
masculin, viril, dominé par des luttes pour le pouvoir, des machinations
et trahisons.
L'analyse
psychologique de chacun des caractères de ce récit est particulièrement
riche. Elle donne beaucoup de densité aux personnages, beaucoup de
complexité aussi. La poésie n'est pas non plus absente du roman de Henry
Bauchau et conforte le lecteur dans l'univers onirique de la mythologie.
Ce livre est magnifique : merci au Blogoclub de m'avoir donné l'occasion de découvrir cet auteur.
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Cette lecture est celle du 1er mars proposée par les organisatrices du Blogoclub, Sylire et Lisa. Le thème ce mois-ci était "lecture libre autour de Henry Bauchau".
Je ne connais pas cette version d'Antigone, je vais vite y remédier...
RépondreSupprimerDe mon côté, la version de Jean Anouilh m'attend...
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