Auteur : Louise Erdrich
Titre : La malédiction des colombes
Poche : 475 pages
Editeur : Le livre de Poche
Collection : Littérature et documents
Quand polyphonie rime avec cacophonie...
Présentation de l'éditeur :
Depuis toujours, la petite ville de Pluto, Dakota du Nord, vit sous «la malédiction des colombes», qui dévorent ses maigres récoltes comme le passé dévore le présent. Nous sommes en 1966 et le souvenir de quatre innocents lynchés cinquante ans auparavant hante toujours les esprits. En écoutant les récits de son grand-père indien qui fut témoin du drame, Evelina, une adolescente insouciante, prend soudainement conscience de la réalité...
Un chef-d’œuvre éblouissant. Philip Roth.
Ma lecture :
Ouf ! J'en suis enfin venue à bout !
N'ayant
plus guère le temps, ou l'énergie, ou peut-être les deux, de lire ces
derniers temps, il m'a fallu un temps infini pour achever cette lecture
proposée par le Blogoclub. L'échéance était celle du 1er septembre... Mesurez plutôt le temps qu'il m'a fallu !
Alors,
certes le contexte y est pour beaucoup, mais pas uniquement : je viens
de dévorer un autre roman, dont je vous parlerai bientôt, en l'espace de
trois jours !
Et pourtant, je n'ai
pas détesté ce livre (sinon, soyez-en sûrs, je l'aurai abandonné il y a
longtemps). En fait, j'ai eu un mal fou à garder l'histoire familiale de
chaque personnage en mémoire, à ne pas me mélanger dans toutes ces
généalogies, à me souvenir de l'époque dans laquelle évoluait chaque
protagoniste... Et les notes en fin d'ouvrage n'ont pas été suffisantes
pour y parvenir.
Le
premier chapitre, une page, reprend de façon légèrement plus développée
l'épisode évoqué en 4ème de couverture. J'en ai frissonné et ressenti
un certain malaise. Mais cette évocation m'a également égarée dans ce
que je m'attendais à trouver dans ce livre. J'imaginais quelques
révélations, un suspens... Rien de tout cela.
Ensuite, la construction du livre
en elle-même a fini de me perdre. Le principe du roman polyphonique,
thème du blogoclub cette fois-ci, est de donner la parole à plusieurs
personnages, chacun présentant une vision différente de la même
histoire, ou narrant un moment différent de cette histoire (c'est le cas
ici). Les points de vue sont différents, d'époques différentes et,
surtout, n'évoquent pas forcément de la même historie. On sent que
l'auteur sème une multitude d'indices qui doivent nous
permettre de faire sens au fur et à mesure de notre lecture. Mais pour
ma part, c'est comme si le vent avait soufflé et dispersé tous ces
indices. Je n'ai quasiment rien pu reconstituer au terme de ma
lecture...
On
commence avec Evelina, qui nous parle de son enfance métissée dans une
petite ville du Dakota du Nord, de ses rencontres amoureuses, de sa
famille. Elle fait parler son grand-père, Mooshum et nous permet de
connaître son histoire si singulière. De ces rencontres, j'ai beaucoup
apprécié l'histoire de Mooshum, et de son frère Shamengwa. Leur vie
passée, leur présent, leur place au sein de la famille, leur relation à
l'église et avec le malheureux prêtre. L'humour et la tendresse
ne sont pas loin, le récit est très plaisant. L'évocation des colombes,
du racisme et de la ségrégation, la conquête des terres, le récit du
drame qui construira l'histoire de toutes ces familles... J'ai
finalement apprécié ce passage : les 135 premières pages.
Dakota du Nord |
Ensuite,
la parole est donnée au juge Coutts. Là, j'avoue avoir un peu
décroché... Je n'ai pas saisi de quoi voulait nous parler ce livre...
D'un drame qui s'est produit au début du siècle passé ? De la vie d'un
illuminé qui devient le gourou d'une secte ? D'une jeune fille qui
découvre la folie et son homosexualité ? D'un collectionneur de timbres
qui aurait tenté d'arnaquer sa soeur ? De la conquête de terres sur le
froid ? Du racisme entre communautés ? En fait, il m'a semblé que
l'auteure voulait balayer tellement de thèmes que tout à fini par se mélanger.
Parole
ensuite à Marn Wolde. En lui-même ce chapitre est très prenant,
passionnant... J'ai dévoré ce passage qui aurait pu se suffire à
lui-même. Mais quel est son lien avec les autres récits ? On voit bien
ce qui rattache les personnages entre eux, mais, là encore, quel est
l'objectif de ce livre ? De quoi veut-il nous parler ? Des phénomènes
sectaires ? De la violence ? Et à la fin de ce chapitre, les personnages
disparaissent et il n'est plus jamais question d'eux. Pas plus de ceux
qui sont morts que de ceux qui restent...
J'en resterai là pour ne pas ajouter par mon énumération à la confusion
qui règne encore dans mon esprit après la lecture de ce livre. C'est
très dommage parce que l'écriture de Louise Erdrich, si elle est parfois
un peu lourde, sait se montrer poétique. Lu pour lui-même je suis sûre
que chacun des chapitres est très réussi. Mais le lien entre eux est
trop ténu pour avoir réussi à rassembler dans mon esprit tous les
indices disséminés ça et là par l'auteure. Un lien trop ténu pour ne pas
paraître artificiel.
Dakota Nord |
Pour lire d'autres avis sur ce roman, je vous invite à aller voir sur la page de Sylire. Vous pouvez également lire les avis de Jostein, du grenier de choco, ou celui de Anne.
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J'ai lu ce titre dans le cadre du blogoclub de septembre, dont le thème était le roman polyphonique. C'est aussi l'occasion d'alimenter le défi Une plume au féminin proposé par Opaline.
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