26 juin 2022

Jules & Sarah - Le fantôme de l'antarctique - Grégoire Vallancien

 

Jules et Sarah sont invités sur un navire océanographique pour une mission en Antarctique, lorsque des évènements étranges se produisent à bord. Qui peut voler le plus gros diamant du monde sur un bateau isolé sans ne jamais croiser personne ? Qui peut prendre en otage la moitié de l’équipage et abandonner l‘autre sur la banquise ? Qui à part un fantôme? Seulement voilà, Jules et Sarah ne croient pas aux fantômes!

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1er billet de Chloé (11 ans).

Le fantôme de l’arctique est un roman à suspense.

Deux enfants, Jules et Sarah, sont à bord d’un navire océanographique en mission au pôle sud (la Stella Polaris nom du bateau). Tôt dans le livre, l’aventure commence quand un certain professeur Arnoglosse doit au plus vite rapporter une mystérieuse cargaison en France. On apprend peu après que cette mystérieuse cargaison est en réalité, sans doute LE plus gros diamant du monde. Mais, un jour, le diamant se fait voler. Qui a volé le diamant ?

Plus tard, Jules, Sarah, le commandant et deux autres passagers de la Stella, Andréa et Edgar, partent recenser les manchots. Quand ils reviennent, le bateau a disparu. En longeant la côte, Jules et Sarah finissent par le retrouver. Mais quand ils remontent à bord du bateau, personne ne pointe son nez. Ils cherchent les autres qu’ils trouvent dans la chambre froide. Jules et Sarah partent enquêter pour découvrir ce qui est arrivé au bateau et qui a enfermé l'équipage.

J’ai aimé l’histoire, l'enquête, le suspense, l'aventure. Les relations frère et sœur (Jules et Sarah) étaient amusantes à cause de leurs petites disputes. J'ai bien aimé le carnet qui explique comment est le bateau, où il se trouve et quels animaux il croise. L’interview d'un (vrai) technicien sur la base Dumont-d'Urville était aussi très intéressante. Les blogs écrits par Jules et Sarah ont permis de raconter l'histoire différemment.

Ce livre m’a un peu fait penser à un Jules Verne (Le sphinx des Glaces particulièrement) à cause de l'aventure, du lieu où se déroule l'histoire, la mer, les glaces... La seule chose que j’ai moins aimée, c’est la typographie. Je n’étais pas très à l’aise avec les espaces entre les lettres, plus grand que dans les livres que je lis habituellement.

Merci à Babelio et aux éditions ZTL que je découvre pour l'occasion : une maison d'édition ligérienne, implantée à quelques kilomètres de chez moi. ZTL édite des livres "adaptés aux personnes dyslexiques, allophones, ayant des troubles de l’attention (TDA/H) ou encore aux primolecteurs qui pourraient avoir besoin d’un petit coup de pouce pour voyager entre les pages en toute sérénité."

Jules & Sarah - Le fantôme de l'antarctique - Grégoire Vallancien

Edition ZTL - 5 novembre 2021 - 256 pages




09 mars 2022

Les graciées - Kiran Millwood Hargrave

    

1617, Vardø, au nord du cercle polaire, en Norvège. Maren Magnusdatter, vingt ans, regarde depuis le village la violente tempête qui s’abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers en contrebas, noyés. Ce sont les hommes de Vardø qui ont été ainsi décimés, et les femmes vont désormais devoir assurer seules leur survie. Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d’Écosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Il est accompagné de sa jeune épouse norvégienne, Ursa. Enivrée et terrifiée par l’autorité de son mari, elle se lie d’amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardø qu’un endroit où Dieu n’a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon.
Inspiré de faits réels, Les Graciées captive par sa prose, viscérale et immersive. Sous la plume de Kiran Millwood Hargrave, ce village de pêcheurs froid et boueux prend vie.

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La Norvège sera le thème du prochain Comité de lecteurs à la bibliothèque Libre Cour de Vertou. Les bibliothécaires nous ont concocté une belle bibliographie d'ouvrages sur la Norvège et/ou écrits par des norvégien.nes. Si le pays me subjugue, j'avoue avoir abordé cette thématique avec un peu d'appréhension, mes dernières découvertes de littératures nordiques (islandaises notamment) m'ayant laissée quelque peu circonspecte. Je me suis pourtant prêtée au jeu et ai sélectionné quelques titres qui m'attiraient dans cette copieuse liste.

Ma première lecture a donc été ce roman de Kiran Millwood Hargrave, jeune poétesse et dramaturge anglaise. Dans ce superbe récit, l'autrice conduit son lecteur à la rencontre de deux jeunes femmes en Norvège au début du 17ème siècle : Maren, qui vit à Vardø, petit village au nord du cercle polaire qui vient de voir tous ses hommes périr en mer ; Ursa qui elle vient de Bergen, une ville vivante aux maisons colorées, et que son récent mariage avec le délégué Cornet, un écossais chasseur de sorcières, conduit à Vardø.

Les Graciées est un roman d'une grande sensibilité qui raconte la vie de ce village de femmes dans un environnement austère et rude, malmené par une nature intransigeante. Après la mort des hommes du village, leurs maris, enfants, pères, les femmes se retrouvent dans un élan de solidarité et prennent leur vie en main, allant jusqu'à s'aventurer en mer pour pêcher de quoi survivre. Mais rapidement, les rivalités naissent au sein de la collectivité et la lutte entre deux manières de considérer la vie s'engage.

Ces tensions sont exacerbées par le climat religieux de l'époque et l'arrivée du délégué, en chasse de sorcières dénoncées par leurs voisines, en particulier parmi la population Sami du village. C'est dans cet environnement délétère que Maren et Ursa tentent de sauver leur amitié naissante et gardent espoir d'une vie apaisée et libre.

Les Graciées est un magnifique récit sur l'amitié et l'amour, sur la solidarité et l'entraide, la tolérance et la liberté. Il témoigne tout autant des violences et des haines envers ceux qui sont différents, qui viennent d'ailleurs ou qui ont choisi une autre vie. En 1617 au nord de la Norvège, cette haine se tournait vers les Samis ou les femmes indépendantes, alors considérées comme des sorcières. A chaque époque ses boucs-émissaires.

"Je me souviens d'un temps où tu me disais que les runes te réconfortaient, un temps où les marins allaient trouver mon père pour qu'il lance ces os et leur indique le moment propice pour partir en mer. Tout cela n'est qu'un langage, Maren. Que tu ne le comprennes pas n'en fait pas l'œuvre du diable."

L'écriture de l'autrice met magnifiquement en valeur son récit. Ses talents de poétesse se révèlent dans ce récit historique passionnant. J'y ai retrouvé un peu du récit d'Olivier Truc, Le cartographe des Indes Boréales, un magnifique récit d'aventure qui nous mène également dans le nord de la Norvège où le peuple Sami gène les ambitions des riches européens basques ou hollandais. J'y ai également trouvé l'énergie de la communauté féminine rencontrée Dans la ville des veuves intrépides, un roman coloré et vivifiant dans un pays au sang chaud.

L'heureuse découverte d'un très beau récit et d'une auteure qu'il me tarde de lire encore.

Les Graciées - Kiran Millwood Hargrave
Edition Robert Laffont - août 2020 - 400 pages






06 mars 2022

Islam et école en France - Samia Langar

  

Pourquoi et comment sommes-nous passés de la « Marche des Beurs » de 1983, revendiquant l’égalité et la pleine citoyenneté française, à un nouvel investissement de la religion musulmane qui, selon certains, frappe aux portes de l’école ? C'est ce processus complexe que Samia Langar analyse dans cet ouvrage.
Après un retour indispensable et sans concession sur le contexte historique qui a façonné cette « question de l’islam », la chercheuse donne la parole aux premiers intéressés : les personnels de l’Éducation nationale et les parents de culture musulmane. Ces enfants souvent montrés du doigt sont des élèves comme les autres et, à ce titre, enseignants comme parents pensent d’abord à leur réussite scolaire. Ces enfants sont aussi les habitants de territoires enclavés de la banlieue lyonnaise, devenus leur seul refuge. Ces enfants sont enfin des Français que l’on qualifie encore, après quatre générations nées en France, comme étant « issus de l’immigration ».
Les questions d’intégration, d’identité et de laïcité traversent les échanges, et laissent clairement transparaître un déficit de reconnaissance. Quant au retour à la religion, il apparaît davantage comme un recours face au sentiment d’exclusion, et son expression est avant tout celle d’une aspiration intérieure et non d’une revendication collective.

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22 février 2022

Changer : méthode - Edouard Louis

   

" Une question s'est imposée au centre de ma vie, elle a concentré toutes mes réflexions, occupé tous les moments où j'étais seul avec moi-même : comment est-ce que je pouvais prendre ma revanche sur mon passé, par quels moyens ? J'essayais tout. " E.L.

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Après ma découverte d'Edouard Louis avec son premier récit autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule, j'ai voulu poursuivre ma rencontre avec celui qui était devenu Edouard Louis. Dans son dernier récit autobiographique, l'auteur nous offre une méthode de transformation. Chapitre après chapitre, étape après étape, il témoigne de sa transformation, de son arrachement à son ancienne vie et des efforts qu'il a dû fournir pour s'enraciner dans la nouvelle personne qu'il souhaitait devenir.

19 février 2022

Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! - Eliane Viennot

   

Le long effort des grammairiens et des académiciens pour masculiniser le français a suscité de vives résistances chez celles et ceux qui, longtemps, ont parlé et écrit cette langue sans appliquer des règles contraires à sa logique. La domination du genre masculin sur le genre féminin initiée au XVIIe siècle ne s’est en effet imposée qu’à la fin du XIXe avec l’instruction obligatoire. Depuis, des générations d’écolières et d’écoliers répètent inlassablement que « le masculin l’emporte sur le féminin », se préparant ainsi à occuper des places différentes et hiérarchisées dans la société.
Ce livre retrace l’histoire d’une entreprise à la misogynie affirmée ou honteuse, selon les époques. Riche en exemples empruntés aux deux camps, il nous convie à un parcours plein de surprises où l’on en apprend de belles sur la « virilisation » des noms de métier, sur les usages qui prévalaient en matière d’accords, sur l’utilisation des pronoms ou sur les opérations « trans-genre » subies par certains mots.

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Une lecture en entraînant une autre... c'est le dernier ouvrage de Titiou Lecoq, Les Grandes oubliées, qui m'a conduite vers les livres d'Eliane Viennot, professeure émérite de littérature française de la Renaissance et membre de l'institut universitaire de France. Titiou Lecoq, et aussi la petite chronique de Laélia Veron dédiée à l'Académie française entendue pendant les vacances sur France Inter. Un second livre d'Eliane Viennot m'attend d'ailleurs dans ma bibliothèque, L'Académie contre la langue française. Sur ce sujet, je vous invite d'ailleurs à écouter une vidéo du site Linguisticae dédiée à l'Académie... exaspérant !

15 février 2022

Pieds-blancs - Zoubeir Ben Bouchta

   

C'est la rencontre dans un hangar du port de Tanger de deux personnages : Arab Lafrance, un Français d'origine marocaine, parti de Clichy-sous-Bois après les émeutes de 2005 à la recherche de sa petite amie à Marseille, et qui se retrouve, sans le vouloir, sur le quai du port de Tanger ; Assas (gardien en arabe), un Marocain des environs de Ouarzazate, arrivé à Tanger dans le but d'immigrer clandestinement en Europe, et qui, après plusieurs tentatives vouées à l'échec, est devenu gardien d'un hangar de camions. Désir et rêve d'immigrer de part et d'autre d'une Méditerranée devenue le cimetière de tant de rêves et de destins, c'est ce qui inscrit Pieds-Blancs au cœur d'une actualité brûlante et tragique.

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Je vais tout d'abord remercier Babelio de m'avoir permis de revenir dans le cercle semble-t-il fermé de ceux qui ont la chance d'être désignés par le sort et

08 janvier 2022

Ultramarins - Mariette Navarro

    

Ils commencent par là. Par la suspension. Ils mettent, pour la toute première fois, les deux pieds dans l’océan. Ils s'y glissent. A des milliers de kilomètres de toute plage. A bord d’un cargo de marchandises qui traverse l’Atlantique, l'équipage décide un jour, d’un commun accord, de s’offrir une baignade en pleine mer, brèche clandestine dans le cours des choses. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine la suite du voyage. Le bateau n'est-il pas en train de prendre son indépendance ? Ultramarins sacre l'irruption du mystère dans la routine et l'ivresse de la dérive.

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Mariette Navarro est une dramaturge et poétesse française qui a travaillé avec plusieurs compagnies et théâtres et publié plusieurs pièces. Avec Ultramarins, son premier roman, elle nous entraîne dans un univers saisissant, envoutant et poétique.