C'est sur ce petit bout de terre qu'échouera L'Utile en août 1761. La frégate de la Compagnie française des Indes orientales partie de Bayonne avec 142 hommes d'équipage avait embarqué 160 malgaches pour les vendre comme esclaves sur l'île Maurice. Lors du naufrage, l'équipage français et une soixante de malgaches parviennent à rejoindre l'Île des Sables.
Présentation de l'éditeur :
En 1761, un vaisseau de la Compagnie des Indes fait naufrage sur un îlot perdu de l'océan Indien. Quatre-vingts esclaves vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n'est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que l'enseigne de vaisseau Tromelin portera secours à huit rescapés : sept femmes et un enfant de huit mois.
Ma lecture :
Une exposition a été construite sur la base de cette histoire et présentée fin 2015 début 2016 au Château des Ducs de Bretagne / Musée d'histoire de Nantes. C'est à ce moment que j'ai entendu pour la première fois parler de ce drame de l'esclavage. Je n'étais pas allée voir l'exposition, et il m'a fallu attendre 2019 pour découvrir l'album. Quel dommage ! Si je l'avais lu plus tôt, nul doute que j'aurais également été voir l'exposition.
Cette BD est très riche puisqu'elle mélange l'histoire du naufrage, de l'abandon des malgaches sur l'îlot, de leur survie dans l'île puis de leur secours 15 ans plus tard, à celle de l'expédition archéologique et des recherches qui permettront de faire la lumière sur ce qui c'est passé il y a 250 ans.
L'album alterne, toutes les 5-6 pages environ, entre les récits, les époques et les styles graphiques. Pour le récit du naufrage, nous sommes plutôt en présence d'une forme de bande dessinée classique, avec des cases bien dessinées, une gamme chromatique qui se concentre sur le marron, le sable et le bleu, un coup de crayon précis, entier, dense, et relativement peu de texte. A l'inverse, pour le récit de l'expédition scientifique, l'auteur nous offre plutôt son carnet de voyage, avec beaucoup de texte, des illustrations prises sur le vif d'un moment de la journée, des couleurs plus claires, allant du blanc au bleu en passant par le sable et le gris, les personnages sont plus petits.
Mais les deux histoires sont passionnantes, pour peu qu'on s'intéresse à l'Histoire et l'archéologie. Pour ma part, ce métier me passionne : la façon qu'ont les chercheurs de balayer le sable à la recherche des traces de vies disparues, la façon qu'ils ont de faire revivre ce passé, d'humaniser des vestiges de constructions ou d'outils divers, de remonter le fil de l'Histoire à travers les journaux de bord conservés dans les archives françaises…
Nantes, qui a bâti une partie de sa fortune sur les chemins de la traite des Noirs, est très sensible à ces récits. En bonne nantaise que je suis, j'ai également été très tôt sensibilisée à cette part de notre Histoire. J'ai été touchée par le récit historique, par le carnet de recherche de Sylvain Savoia, mais également par la qualité des illustrations. Cet album m'a rendue curieuse de cet évènement de l'histoire de l'esclavage. Le CNRS et l'INRAP ont publié des récits de recherches que je suis curieuse de découvrir. Il existe également un ouvrage jeunesse qui a reçu plusieurs prix. Enfin, l'exposition conçue par le Château des ducs de Bretagne, musée d'histoire de Nantes, sera présentée au Musée de l'Homme à Paris, du 13.02.19 au 03.06.2019. Faites vos curieux vous aussi !
Les esclaves oubliés de Tromelin - Savoia.
Éditions Dupuis - coll. Aire libre, avril 2015, 120 pages.
Présentation de l'éditeur :
En 1761, un vaisseau de la Compagnie des Indes fait naufrage sur un îlot perdu de l'océan Indien. Quatre-vingts esclaves vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n'est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que l'enseigne de vaisseau Tromelin portera secours à huit rescapés : sept femmes et un enfant de huit mois.
Ma lecture :
Une exposition a été construite sur la base de cette histoire et présentée fin 2015 début 2016 au Château des Ducs de Bretagne / Musée d'histoire de Nantes. C'est à ce moment que j'ai entendu pour la première fois parler de ce drame de l'esclavage. Je n'étais pas allée voir l'exposition, et il m'a fallu attendre 2019 pour découvrir l'album. Quel dommage ! Si je l'avais lu plus tôt, nul doute que j'aurais également été voir l'exposition.
Tromelin © Nelly GRAVIER |
Cette BD est très riche puisqu'elle mélange l'histoire du naufrage, de l'abandon des malgaches sur l'îlot, de leur survie dans l'île puis de leur secours 15 ans plus tard, à celle de l'expédition archéologique et des recherches qui permettront de faire la lumière sur ce qui c'est passé il y a 250 ans.
L'album alterne, toutes les 5-6 pages environ, entre les récits, les époques et les styles graphiques. Pour le récit du naufrage, nous sommes plutôt en présence d'une forme de bande dessinée classique, avec des cases bien dessinées, une gamme chromatique qui se concentre sur le marron, le sable et le bleu, un coup de crayon précis, entier, dense, et relativement peu de texte. A l'inverse, pour le récit de l'expédition scientifique, l'auteur nous offre plutôt son carnet de voyage, avec beaucoup de texte, des illustrations prises sur le vif d'un moment de la journée, des couleurs plus claires, allant du blanc au bleu en passant par le sable et le gris, les personnages sont plus petits.
Mais les deux histoires sont passionnantes, pour peu qu'on s'intéresse à l'Histoire et l'archéologie. Pour ma part, ce métier me passionne : la façon qu'ont les chercheurs de balayer le sable à la recherche des traces de vies disparues, la façon qu'ils ont de faire revivre ce passé, d'humaniser des vestiges de constructions ou d'outils divers, de remonter le fil de l'Histoire à travers les journaux de bord conservés dans les archives françaises…
Nantes, qui a bâti une partie de sa fortune sur les chemins de la traite des Noirs, est très sensible à ces récits. En bonne nantaise que je suis, j'ai également été très tôt sensibilisée à cette part de notre Histoire. J'ai été touchée par le récit historique, par le carnet de recherche de Sylvain Savoia, mais également par la qualité des illustrations. Cet album m'a rendue curieuse de cet évènement de l'histoire de l'esclavage. Le CNRS et l'INRAP ont publié des récits de recherches que je suis curieuse de découvrir. Il existe également un ouvrage jeunesse qui a reçu plusieurs prix. Enfin, l'exposition conçue par le Château des ducs de Bretagne, musée d'histoire de Nantes, sera présentée au Musée de l'Homme à Paris, du 13.02.19 au 03.06.2019. Faites vos curieux vous aussi !
Cette semaine chez Stéphie |
5ème lecture |
2ème lecture |
Très tentée par l'histoire, mais la planche que tu as partagée en bas à droite de ton billet aurait tendance à me tenir à distance
RépondreSupprimerJe partage ton avis sur la partie "carnet de voyage" : mais le contenu est tellement passionnant qu'on finit par s'y faire.
Supprimerje jetterai un oeil avant de me lancer car je crois que le graphisme peut être un frein pour moi
RépondreSupprimerle dessin ne me tente pas mais le thème a l'air passionnant! Je viens de vérifier : il est à la médiathèque alors je le note pour le lire un de ces jours ;-)
RépondreSupprimerUne histoire passionnante, que je connaissais déjà pour avoir lu il y a quelques années "Les naufragés de l'île Tromelin", d'Irène Frain.
RépondreSupprimerMerci du conseil : d'autant qu'il ne me semble pas avoir déjà lu Irène Frain. Je note. Le livre est à la bibliothèque : je l'ai ajouté à mon panier pour ne pas oublier.
Supprimerj'avais lu un roman sur ce thème et j'avais beaucoup aimé !
RépondreSupprimerLa planche me rebute aussi. A voir en vrai !
RépondreSupprimerOh bah zut alors ! Vous semblez être tous d'accord sur ce point.
SupprimerJe ne suis pas fan non plus, mais le style "carnet de voyage" alterne avec la BD classique et le récit de la recherche archéologique contemporaine m'a beaucoup intéressée aussi.
histoire passionnante mais comme beaucoup la question est le mélange récit et aventure historique n'alourdissent-ils pas la lecture ? Je crains le mélange des genres et la richesse graphique du trop. A voir parce que tu donnes quand même vraiment envie de se pencher sur cette version graphique.
RépondreSupprimerJe ne suis pas hyper fan non plus du dessin mais le thème me parle. Merci !
RépondreSupprimerDire que je l'ai depuis sa sortie et que je ne l'ai toujours pas lu...
RépondreSupprimerPetit rappel alors ;-)
SupprimerJe l'ai feuilleté mais j'ai quand même été rebutée par le graphisme et la mise en page... we'll wee...
RépondreSupprimerLa BD est passionnante ! Ne vous laissez pas rebuter par la forme. Un album jeunesse relate également cette incroyable histoire de survie : Les Robinsons de l'île Tromelin (écrit par Alexandrine Civard-Racinais, illustré par Aline Bureau, édité chez Belin). Cet ouvrage destiné au jeune public a reçu trois prix littéraires (Prix Phileas Fogg 2017, Prix UNICEF de littérature jeunesse 2017, Prix du roman historique jeunesse 2018). N'hésitez pas à l'acheter ou à l'emprunter…
RépondreSupprimerMême si le graphisme est un peu classique, le sujet m'intéresse.
RépondreSupprimerPareil que les copains, le graphisme ne me tente pas mais l'histoire oui!
RépondreSupprimerJ'avais entendu parlé de cette histoire lors de la sortie du roman d'Irène Frain (que je n'ai toujours pas pris le temps de lire). Du coup cette BD me tente aussi !
RépondreSupprimerLe thème m'intéresse beaucoup et le graphisme ne me rebute pas: il le faut découvrir cet album (et l expo!)
RépondreSupprimerDe mon côté, je ne suis pas plus tentée que cela.
RépondreSupprimerDéjà repéré depuis quelques mois/années... Mais je crois que je n'arrive pas à mettre la main dessus...
RépondreSupprimerL'histoire me tente beaucoup !
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