Voici ma dernière lecture pour le Comité des lecteurs sur le thème de l'exil. Et pas n'importe laquelle puisque ce récit a obtenu le prix 2017 de la littérature de l'exil. Cette fois-ci, nous partons de Yougoslavie, au début des années 1990, au début de la guerre. Fuyant la guerre et Mostar, la ville de Bosnie-Herzégovine où elle a grandit, Maya trouve refuge en Suisse avec sa famille où elle passera son adolescence, avant de partir vers le Canada. L'auteur retrace son parcours et celui de son père dans l'exil. Mon avis est encore partagé sur cette lecture. J'ai apprécié le côté historique du roman, le récit de Maya... mais j'ai été profondément agacée par le personnage de son père et par la place excessive qu'il prend dans ce livre.
Présentation de l'éditeur :
La mostarghia. C’est ainsi que Maya Ombasic a baptisé le mal qui a tué son père. La mostarghia, c’est la nostalgie dévorante dont cet homme a souffert depuis qu’il a dû quitter sa ville, Mostar. À ce peintre écorché à l’âme slave qui ne s’est jamais remis d’être arraché à sa terre, sa fille Maya rend ici un hommage entre tragique et burlesque, à son image.
Maya a douze ans quand la guerre éclate en Yougoslavie. Pour survivre, elle et sa famille doivent fuir. Ils s’embarquent alors dans un périple tumultueux qui les fera devenir aux yeux de tous des réfugiés. C’est dans l’exil que Maya grandit. Mais comment se construire loin de son pays?
Maya Ombasic remonte le temps et signe avec Mostarghia l’autobiographie d’une femme à l’incroyable force de vie qui n’a cessé de puiser dans la littérature pour se sauver.
Ma lecture :
Quand le livre débute, Maya et sa famille vivent à Mostar, en Bosnie Herzégovine. Leur existence semble paisible, dans un milieu privilégié et cultivé. La ville elle-même contribue à cette douceur de vivre. L'attachement des habitants de Mostar pour leur ville est bien réel, tant pour la beauté de la ville et de son environnement, pour le fleuve Neretva qui la traverse, les montagnes qui l'entourent... que pour la douceur du climat, les fruits savoureux qu'il offre... mais aussi pour son histoire tellement riche, sa diversité culturelle, le mélange des populations, des religions dans un climat de tolérance... J'ai trouvé passionnant ce récit historique qui m'a appris tellement de choses.
J'ai aussi découvert un autre récit de la guerre en Yougoslavie, et particulièrement à Mostar où l'on pouvait être Croate, Bosniaque ou Serbe tout en étant indifféremment catholique, musulman ou athée. Il fut un temps où la cohabitation était paisible et où les ethnies n'étaient pas systématiquement attachées à une religion. On comprend la confusion et l'angoisse de la famille de Maya quand il s'est agit de faire rentrer chacun dans une case, en fonction de son ethnie ou de sa couleur de cheveux.
Puis vient la fuite et le long périple jusqu'en Suisse et ensuite au Canada. Si chacun tente de se reconstruire, le père de Maya perd pied, voyant son espoir de rentrer au pays s'éloigner inexorablement. Mostar ne sera plus jamais ce qu'elle a été. Les traces de la guerre ne s'effaceront pas. Maya Ombrasic commence son récit avec le décès de son père, et fait de ce livre l'hommage d'une fille à son père. Et c'est là que mon intérêt pour le récit s'est sensiblement émoussé : malgré son histoire et son vécu, j'ai eu du mal à m'intéresser au caractère si égocentrique du père. Il m'a profondément exaspérée. De quel droit un père peut-il ainsi étouffer son enfant à force de lui imposer sa souffrance, bien légitime, et son mal être !
Le seul moment où j'ai retrouvé un intérêt au personnage est celui où père et fille se retrouvent à Cuba et où le père de l'auteure reprend goût à la vie en imaginant trouver dans ce pays communiste les rêves qu'il a laissés sur le bord de l'Adriatique.
L'aspect historique du récit est très riche et passionnant : il jette également une lueur inquiétante à l'actualité de l'ex-Yougoslavie. Quand cet endroit du monde est devenu pour nous une nouvelle destination touristique à la mode, on perçoit avec appréhension que les éléments déclencheurs de ce dramatique conflit sont toujours bien présents, et qu'il ne suffisait pas reconstruire un pont pour restaurer les lien entre les communautés. Sur ce point, les membres du Comité de lecture qui connaissent ce pays sont plutôt pessimistes...
Un récit dont le volet historique m'a passionnée, de même que le parcours de cette famille dans l'exil. J'aurais aimé que le père, et surtout sa maladie, soit moins présent. Un bel hommage d'une fille à son père.
Mostarghia de Maya Ombrasic.
Éditions Flammarion, 8 mars 2017, 240 pages.
Présentation de l'éditeur :
La mostarghia. C’est ainsi que Maya Ombasic a baptisé le mal qui a tué son père. La mostarghia, c’est la nostalgie dévorante dont cet homme a souffert depuis qu’il a dû quitter sa ville, Mostar. À ce peintre écorché à l’âme slave qui ne s’est jamais remis d’être arraché à sa terre, sa fille Maya rend ici un hommage entre tragique et burlesque, à son image.
Maya a douze ans quand la guerre éclate en Yougoslavie. Pour survivre, elle et sa famille doivent fuir. Ils s’embarquent alors dans un périple tumultueux qui les fera devenir aux yeux de tous des réfugiés. C’est dans l’exil que Maya grandit. Mais comment se construire loin de son pays?
Maya Ombasic remonte le temps et signe avec Mostarghia l’autobiographie d’une femme à l’incroyable force de vie qui n’a cessé de puiser dans la littérature pour se sauver.
Ma lecture :
Quand le livre débute, Maya et sa famille vivent à Mostar, en Bosnie Herzégovine. Leur existence semble paisible, dans un milieu privilégié et cultivé. La ville elle-même contribue à cette douceur de vivre. L'attachement des habitants de Mostar pour leur ville est bien réel, tant pour la beauté de la ville et de son environnement, pour le fleuve Neretva qui la traverse, les montagnes qui l'entourent... que pour la douceur du climat, les fruits savoureux qu'il offre... mais aussi pour son histoire tellement riche, sa diversité culturelle, le mélange des populations, des religions dans un climat de tolérance... J'ai trouvé passionnant ce récit historique qui m'a appris tellement de choses.
Dolce vita à Mostar |
J'ai aussi découvert un autre récit de la guerre en Yougoslavie, et particulièrement à Mostar où l'on pouvait être Croate, Bosniaque ou Serbe tout en étant indifféremment catholique, musulman ou athée. Il fut un temps où la cohabitation était paisible et où les ethnies n'étaient pas systématiquement attachées à une religion. On comprend la confusion et l'angoisse de la famille de Maya quand il s'est agit de faire rentrer chacun dans une case, en fonction de son ethnie ou de sa couleur de cheveux.
Puis vient la fuite et le long périple jusqu'en Suisse et ensuite au Canada. Si chacun tente de se reconstruire, le père de Maya perd pied, voyant son espoir de rentrer au pays s'éloigner inexorablement. Mostar ne sera plus jamais ce qu'elle a été. Les traces de la guerre ne s'effaceront pas. Maya Ombrasic commence son récit avec le décès de son père, et fait de ce livre l'hommage d'une fille à son père. Et c'est là que mon intérêt pour le récit s'est sensiblement émoussé : malgré son histoire et son vécu, j'ai eu du mal à m'intéresser au caractère si égocentrique du père. Il m'a profondément exaspérée. De quel droit un père peut-il ainsi étouffer son enfant à force de lui imposer sa souffrance, bien légitime, et son mal être !
Le seul moment où j'ai retrouvé un intérêt au personnage est celui où père et fille se retrouvent à Cuba et où le père de l'auteure reprend goût à la vie en imaginant trouver dans ce pays communiste les rêves qu'il a laissés sur le bord de l'Adriatique.
L'aspect historique du récit est très riche et passionnant : il jette également une lueur inquiétante à l'actualité de l'ex-Yougoslavie. Quand cet endroit du monde est devenu pour nous une nouvelle destination touristique à la mode, on perçoit avec appréhension que les éléments déclencheurs de ce dramatique conflit sont toujours bien présents, et qu'il ne suffisait pas reconstruire un pont pour restaurer les lien entre les communautés. Sur ce point, les membres du Comité de lecture qui connaissent ce pays sont plutôt pessimistes...
Mostar - ne jamais oublier... |
Un récit dont le volet historique m'a passionnée, de même que le parcours de cette famille dans l'exil. J'aurais aimé que le père, et surtout sa maladie, soit moins présent. Un bel hommage d'une fille à son père.
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