Le prochain Comité de lecteurs de la bibliothèque que je fréquente aura pour thème les premiers romans de la rentrée littéraire 2017. Dans la liste des ouvrages retenus figure cette histoire des loups d'une jeune auteure américaine, habituée aux honneurs pour ses écrits publiés dans diverses revues et journaux. Ce premier roman était très prometteur et j'ai rapidement été séduite, par l'écriture, le talent de cette jeune plume pour les descriptions de la nature et sa puissance d'évocation. Las, mon enthousiasme initial n'a pas résisté aux longueurs du récit, à son manque de densité, et à ce sentiment d'ennui qui croit pages après pages. Bien dommage.
Une histoire des loups de Emily Fridlund.
Éditions Gallmeister, 17 août 2017, 304 pages.
Présentation de l'éditeur :
Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu'il soit trop tard.
Troublant et poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le premier roman d’Emily Fridlund a été acclamé par la critique.
Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu'il soit trop tard.
Troublant et poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le premier roman d’Emily Fridlund a été acclamé par la critique.
Ma lecture :
Troublant et poétique sont effectivement des termes appropriés pour présenter ce livre. Troublant d'abord, parce beaucoup d'éléments semblent en décalage avec une réalité contemporaine américaine telle qu'on peut se la représenter. Si l'action n'est pas précisément datée, on perçoit qu'elle se déroule durant ces dernières années, 10 dernières années tout au plus. Cependant, l'omniprésence de la nature brouille notre lecture. Les conditions de vie de Madeline, en harmonie avec la nature majestueuse de cette région du nord du Minnesota, entre austérité et solitude, semblent nous ramener près d'un siècle en arrière. Pourtant Madeline prend le bus pour aller au collège, surfe sur le net pour retrouver des connaissances perdues de vue... elle marche aussi tranquillement au milieu de l'autoroute où ne passe aucune voiture... Elle se rend en voiture à Duluth au bord du Lac Supérieur comme on se rend au bord de la mer tant ce lac est grandiose par sa superficie.
Poétique enfin, justement par le talent de l'auteure à nous plonger dans ces forêts du nord américain, au bord de lacs démesurés, dans une nature omniprésente dont on sent combien elle empiète sur toute trace de civilisation.
Le récit commençait donc bien : j'aime les récits où l'auteur donne à la nature une place importante, j'aime les personnages un peu en décalage avec le monde dans lequel ils vivent... J'ai aussi apprécié ici la tension qui apparaît, progressivement au fil des chapitres, et que la quatrième de couverture nous annonce. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard... Sauf que nous n'apprenons pas grand chose d'autre. Nous comprenons rapidement que le petit Paul, 4 ans, ne survivra pas. Le sujet du roman est de nous amener à comprendre comment cela a pu arriver. Le fait que les parents, ou du moins le père, du petit Paul, soient de fervents adeptes de l'église de la science chrétienne, apparaît comme l'une des clefs du mystère. Mais l'auteure place son lecteur comme un spectateur passif de l'histoire : nous voyons se dérouler le drame sans jamais avoir aucune compréhension de ce qui peut conduire à ce si terrible dénouement.
Peut-être les lecteurs américains ont-ils une meilleure connaissance de ce que prône cette église et perçoit mieux le caractère terrifiant de ses préceptes. Pour ma part, je n'ai pu que constater ce manque de réaction des parents et de la jeune Madeline face aux évènements tragiques qui se préparent. J'aurais aimé en comprendre plus, que l'auteure m'explique ce qu'impliquait cette croyance, ce que ressentaient le père et la mère de Paul. Je suis allée au bout de ma lecture, dans l'espoir d'un ultime rebondissement qui me donnerait des clefs de compréhension... Mais il n'est jamais revenu.
Se mêlent par ailleurs d'autres récits autour de ce drame central : l'histoire de la famille de Madeline et ses relations avec sa mère et son père, celle de Lily et de M. Grierson, le professeur d'histoire, celle de Madeline elle-même qui représente son collège au Tournoi de l’Odyssée de l’Histoire pour lequel elle choisit de présenter une histoire des loups... Pour ma part, ces parts de la vie de Madeline n'ont eu pour seul effet que d'ajouter de la confusion à ma lecture des évènements. Je ne suis pas parvenue à démêler le vrai du faux, à me faire une idée sur Madeline, que j'avais plutôt tendance à mettre du côté des simples d'esprit, des sauvages...
Bref, je suis sortie de ma lecture un peu perturbée, mais plus par les zones d'ombres qui demeurent que par le sujet lui-même qui aurait dû me toucher beaucoup plus. Et c'est bien dommage. Il en reste un sujet singulier et de belles pages sur la nature du Minnesota où se déroule l'action, mais qui ne parviennent pas à gommer l'ennui que j'ai rapidement ressenti.
Je vous invite néanmoins à parcourir les avis convaincus de Baz-art, Bonnes feuilles, Une souris et des livres, Léa touch book qui pourront vous donner une autre appréciation de ce premier roman.
Poétique enfin, justement par le talent de l'auteure à nous plonger dans ces forêts du nord américain, au bord de lacs démesurés, dans une nature omniprésente dont on sent combien elle empiète sur toute trace de civilisation.
Lac Supérieur - © GaryAndJoanieMcGuffin.com / WWF-Canada |
Le récit commençait donc bien : j'aime les récits où l'auteur donne à la nature une place importante, j'aime les personnages un peu en décalage avec le monde dans lequel ils vivent... J'ai aussi apprécié ici la tension qui apparaît, progressivement au fil des chapitres, et que la quatrième de couverture nous annonce. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard... Sauf que nous n'apprenons pas grand chose d'autre. Nous comprenons rapidement que le petit Paul, 4 ans, ne survivra pas. Le sujet du roman est de nous amener à comprendre comment cela a pu arriver. Le fait que les parents, ou du moins le père, du petit Paul, soient de fervents adeptes de l'église de la science chrétienne, apparaît comme l'une des clefs du mystère. Mais l'auteure place son lecteur comme un spectateur passif de l'histoire : nous voyons se dérouler le drame sans jamais avoir aucune compréhension de ce qui peut conduire à ce si terrible dénouement.
Peut-être les lecteurs américains ont-ils une meilleure connaissance de ce que prône cette église et perçoit mieux le caractère terrifiant de ses préceptes. Pour ma part, je n'ai pu que constater ce manque de réaction des parents et de la jeune Madeline face aux évènements tragiques qui se préparent. J'aurais aimé en comprendre plus, que l'auteure m'explique ce qu'impliquait cette croyance, ce que ressentaient le père et la mère de Paul. Je suis allée au bout de ma lecture, dans l'espoir d'un ultime rebondissement qui me donnerait des clefs de compréhension... Mais il n'est jamais revenu.
Se mêlent par ailleurs d'autres récits autour de ce drame central : l'histoire de la famille de Madeline et ses relations avec sa mère et son père, celle de Lily et de M. Grierson, le professeur d'histoire, celle de Madeline elle-même qui représente son collège au Tournoi de l’Odyssée de l’Histoire pour lequel elle choisit de présenter une histoire des loups... Pour ma part, ces parts de la vie de Madeline n'ont eu pour seul effet que d'ajouter de la confusion à ma lecture des évènements. Je ne suis pas parvenue à démêler le vrai du faux, à me faire une idée sur Madeline, que j'avais plutôt tendance à mettre du côté des simples d'esprit, des sauvages...
Bref, je suis sortie de ma lecture un peu perturbée, mais plus par les zones d'ombres qui demeurent que par le sujet lui-même qui aurait dû me toucher beaucoup plus. Et c'est bien dommage. Il en reste un sujet singulier et de belles pages sur la nature du Minnesota où se déroule l'action, mais qui ne parviennent pas à gommer l'ennui que j'ai rapidement ressenti.
Je vous invite néanmoins à parcourir les avis convaincus de Baz-art, Bonnes feuilles, Une souris et des livres, Léa touch book qui pourront vous donner une autre appréciation de ce premier roman.
Décidément ce roman ennuie beaucoup de lecteurs. Il m'attend toujours.
RépondreSupprimerCertains ont beaucoup aimé... Ce sera peut-être ton cas.
SupprimerBonsoir! Je te remercie pour cette nouvelle participation au Défi Premier roman, que je viens de relayer. Dommage que ce livre-ci n'ait pas répondu à toutes tes attentes!
RépondreSupprimerDes avis et des ressentis différents, c'est toujours intéressant.
RépondreSupprimerEn effet, il en faut pour tout le monde. Certains ont été convaincus : c'est tout l'intérêt de nos blogs ! Entendre divers avis ;-)
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