Voici enfin mon billet sur ce titre original reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de l'Imaginaire proposée en novembre par Babelio. J'avais retardé ma lecture ayant de nombreux rendez-vous et bien peu de temps avant les vacances de Noël.
C'est donc avec intérêt que je me suis plongée dans l'univers pour moi inconnu du Steampunk. Le quoi ?! J'ai trouvé dans la préface de ce roman une définition parfaitement explicite : "pour simplifier, nous dirons que le steampunk est une uchronie métatextuelle déviante." Je suis certaine d'avoir bien éclairé vos lanternes ici...
Feuillets de cuivre de Fabien Clavel.
Éditions ActuSF, octobre 2015. 340 pages.
Éditions ActuSF, octobre 2015. 340 pages.
Présentation de l'éditeur :
Paris, 1872. On retrouve dans une
ruelle sombre le cadavre atrocement mutilé d'une prostituée, premier
d'une longue série de meurtres aux résonances ésotériques. Enquêteur
atypique, à l'âme mutilée par son passé et au corps d'obèse,
l'inspecteur Ragon n'a pour seule arme contre ces crimes que sa
sagacité et sa gargantuesque culture littéraire.
A la croisée des feuilletons du XIXe et des séries télévisées modernes, Feuillets de cuivre nous entraîne dans des Mystères de Paris steampunk où le mal le dispute au pervers, avec parfois l'éclaircie d'un esprit bienveillant... vite terni. Si une bibliothèque est une âme de cuir et de papier, Feuillets de cuivre est sans aucun doute une œuvre d'encre et de sang.
A la croisée des feuilletons du XIXe et des séries télévisées modernes, Feuillets de cuivre nous entraîne dans des Mystères de Paris steampunk où le mal le dispute au pervers, avec parfois l'éclaircie d'un esprit bienveillant... vite terni. Si une bibliothèque est une âme de cuir et de papier, Feuillets de cuivre est sans aucun doute une œuvre d'encre et de sang.
Ma lecture :
Benjamin Benoît nous propose, dans un article du Monde de février 2015, "d'imaginer un Londres d'époque victorienne alternatif. Des machines volantes parcourent le ciel, le métro existe, mais il fonctionne à l'énergie vapeur, comme les autres moyens de transport, les ordinateurs, toute la technologie y fonctionne, sans l'électricité de chez nous. Des luttes de pouvoir renversent l'ordre établi, la peste envahit les rues, les citoyens conjuguent le haut de forme et le masque à gaz. Le tableau est résolument "steampunk"."
Pour donner quelques exemples, on peut citer les univers de la série Wild Wild West que j'adorais quand j'étais petite, ou des Enquêtes de Murdoch, plus les plus jeunes..., de BD telles que Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-sec ou La Ligue des gentlemen extraordinaires et enfin des jeux vidéos qui se sont largement inspirés de cet univers des plus imaginatifs.
Wild Wild West - James T West (Robert Conrad) et le Dr Miguelito Loveless (Michael Dunn) |
Le roman de Fabien Clavel nous transporte, lui, à Paris où le style steampunk se traduit par un savant mélange de Sherlock Holmes, Jules
Verne, des Brigades du Tigre, des univers confinés des maisons closes du
début du XXème siècle, le Paris des lampadaires au gaz, le brouillard
londonien, des expériences spirites ou scientifiques, du surnaturel et des grands progrès du XXème siècle, le tout assaisonné de multiples références littéraires. Et toujours des machines, des rouages... et du cuivre.
Un univers qui a tout pour me plaire ! Peu friande de science-fiction, j'aime pourtant la Fantasy en ce qu'elle mélange une bonne dose de surnaturel à un contexte très historique et réaliste. Le steampunk me semble être un peu de cette veine (même si je n'ai aucune connaissance de ce courant littéraire).
Sur le style du roman en lui-même, j'avoue cependant ne pas avoir été enthousiasmée. Dans la première partie du récit, les enquêtes sont résolues trop rapidement. Le dénouement arrive parfois comme un cheveu sur la soupe. Le lecteur ne prend même pas goût à l'enquête, il n'en a pas le temps. Et le recours aux œuvres littéraires classiques n'est pas pour simplifier la compréhension de ce polar steampunk. Elles sont un prétexte sans apporter toujours de réelle plus-value. J'ai trouvé le récit très descriptif, trop factuel. Il m'a manqué une ambiance, une atmosphère. Il m'a aussi manqué une empathie pour les personnages.
Il m'a semblé que ce récit était un exercice de style et, à la lecture de la postface, il me semble que l'auteur est reconnu dans ce domaine. Mais cela ne donne pas pour autant vie au roman, humanité aux personnages. J'ai trop senti le côté mécanique de l'exercice. Il m'a semblé que l'auteur voulait dans ce livre appliquer avec rigueur tous les codes du genre. Une belle mécanique sans âme...
Cette découverte m'a néanmoins donné envie de découvrir un peu plus cet univers des uchronies métatextuelles déviantes. D'autres avis chez Kitty la mouette ou sur La magie des mots.
Merci à Babelio pour l'organisation de ce rendez-vous consacré à l'Imaginaire, et aux éditions ActuSF pour l'envoi de ce très bel ouvrage (avec une très chouette couverture).
J'aimais bien l'univers de la série Wild Wild West aussi. Parce que le film, bof.....
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