Il me semble bien avoir choisi ce titre à la bibliothèque sans faire attention à l'auteur... Je me souvenais en avoir lu du bien sur vos blogs au moment de sa sortie, le dessin m'a plu, je l'ai donc emprunté. Second titre de Davodeau donc pour ces quatre jours Spécial Bande Dessinée que je me suis concoctés histoire de marquer ici aussi ce 43ème Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême. Après "Lulu, femme nue" un titre qui m'a touché, puis Le constat, qui m'a plutôt déçue, Le chien qui louche est ma troisième rencontre avec Étienne Davodeau.
Le chien qui louche de Etienne Davodeau.
Éditions Futuropolis - Musée du Louvre, 24 Octobre 2013. 134 pages.
Présentation de l'éditeur :
Ma lecture :
J'ai retrouvé dans ce nouvel album de Davodeau ce qui m'avait plu dans Lulu, femme nue. Une histoire de vie des plus ordinaires, celle de Fabien, banlieusard employé au Louvre comme agent de surveillance, et de Mathilde, parisienne éprise de son indépendance et de son autonomie. Fabien et Mathilde représentent le couple moderne d'aujourd'hui, amoureux, chacun chez soi, vacances chacun de son côté... même si Fabien aspire à autre chose.
Cette modernité se trouve bien vite confronté à la tradition représentée par les hommes du clan Benion, la famille de Mathilde. Quand Fabien est présenté à la famille de son amie, ce sont deux mondes qui s'opposent : la capitale et la province, les fonctionnaires du Louvre et les commerçants qui font fructifier une affaire de famille... Si les clichés sont présents, ce n'est jamais pesant et ne fait que rendre plus réel ces deux mondes. Mathilde quant à elle, étouffée par les hommes de sa famille, grand-père, père et frères, prend désormais sa revanche et veille jalousement sur son indépendance, au grand dam de Fabien.
La description de ces deux cultures est très réaliste, de même que les caractères très actuels de Fabien, Mathilde et des hommes Benion. C'est alors que la découverte dans le grenier du grand-père d'une vieille toile réalisée par son propre grand-père distille la fantaisie de ce récit. Elle pose à la fois la question de la culture légitime, classique, ou dominante, celle reconnue par les dirigeants de toutes ces grandes institutions culturelles. Si le tableau en question est vraiment une caricature de cet art commun que nous pouvons rencontrer parfois dans certaines expositions amateurs, il témoigne néanmoins de l'intérêt pour l'art porté par chacun d'entre nous. Et il peut questionner l'amatrice que je suis également quand elle rencontre certaines œuvres que l'ont appelle contemporaines... Qu'est-ce justifie la notoriété au regard de la sensibilité de tout un chacun par rapport au monde qui l'entoure et aux sujets qu'il choisit de peindre ?
Cet album est enfin une magnifique représentation du Musée du Louvre et de la diversité qu'il représente. Il donne aussi une belle et bienveillante image du métier de surveillant de Musée en sa qualité d'agent du service public, et au service du public. Cet album est d'ailleurs le fruit d'une collaboration entre les éditions Futuropolis et de Louvre éditions. Un regret cependant concernant le dessin : j'avais beaucoup aimé la mise en couleurs de Lulu, femme nue, et j'aurais aimé la retrouver ici, même si je reconnais que l'exercice n'aurait certainement pas eu le même résultat. Le passage des couleurs presque tropicales du Facteur pour femmes à ce noir et blanc austère avait de quoi déstabiliser.
En conclusion, je suis contente d'avoir retrouvé le savoir-faire d’Étienne Davodeau pour la description de personnages du quotidien et de la complexité de nos caractères. Vous pourrez voir d'autres avis, toujours enthousiastes, chez Jérôme, Noukette, Johanne, ou encore chez Mo' (entre autres nombreux lecteurs).
Fabien est agent de surveillance au Louvre. Il aime son métier. Depuis
quelques semaines, il aime aussi Mathilde. Celle-ci décide d'aller
présenter son ami à sa famille, le clan Benion, comme elle l'appelle.
Puisqu'ils ont désormais sous la main un "expert", les Benion tiennent absolument à soumettre à Fabien un tableau qui moisit dans le grenier depuis des décennies, et qui a été peint par l'aïeul Gustave. Une pauvre toile représentant un chien qui louche.
La question des Benion est claire : le Chien qui louche a-t-il droit au Louvre ? Dans un premier temps, n'osant pas décevoir sa belle-famille, Fabien ne fournit pas de réponse catégorique. Il aurait dû.
Puisqu'ils ont désormais sous la main un "expert", les Benion tiennent absolument à soumettre à Fabien un tableau qui moisit dans le grenier depuis des décennies, et qui a été peint par l'aïeul Gustave. Une pauvre toile représentant un chien qui louche.
La question des Benion est claire : le Chien qui louche a-t-il droit au Louvre ? Dans un premier temps, n'osant pas décevoir sa belle-famille, Fabien ne fournit pas de réponse catégorique. Il aurait dû.
Ma lecture :
J'ai retrouvé dans ce nouvel album de Davodeau ce qui m'avait plu dans Lulu, femme nue. Une histoire de vie des plus ordinaires, celle de Fabien, banlieusard employé au Louvre comme agent de surveillance, et de Mathilde, parisienne éprise de son indépendance et de son autonomie. Fabien et Mathilde représentent le couple moderne d'aujourd'hui, amoureux, chacun chez soi, vacances chacun de son côté... même si Fabien aspire à autre chose.
Le chien qui louche - Étienne Davodeau |
Cette modernité se trouve bien vite confronté à la tradition représentée par les hommes du clan Benion, la famille de Mathilde. Quand Fabien est présenté à la famille de son amie, ce sont deux mondes qui s'opposent : la capitale et la province, les fonctionnaires du Louvre et les commerçants qui font fructifier une affaire de famille... Si les clichés sont présents, ce n'est jamais pesant et ne fait que rendre plus réel ces deux mondes. Mathilde quant à elle, étouffée par les hommes de sa famille, grand-père, père et frères, prend désormais sa revanche et veille jalousement sur son indépendance, au grand dam de Fabien.
La description de ces deux cultures est très réaliste, de même que les caractères très actuels de Fabien, Mathilde et des hommes Benion. C'est alors que la découverte dans le grenier du grand-père d'une vieille toile réalisée par son propre grand-père distille la fantaisie de ce récit. Elle pose à la fois la question de la culture légitime, classique, ou dominante, celle reconnue par les dirigeants de toutes ces grandes institutions culturelles. Si le tableau en question est vraiment une caricature de cet art commun que nous pouvons rencontrer parfois dans certaines expositions amateurs, il témoigne néanmoins de l'intérêt pour l'art porté par chacun d'entre nous. Et il peut questionner l'amatrice que je suis également quand elle rencontre certaines œuvres que l'ont appelle contemporaines... Qu'est-ce justifie la notoriété au regard de la sensibilité de tout un chacun par rapport au monde qui l'entoure et aux sujets qu'il choisit de peindre ?
Le chien qui louche - Étienne Davodeau |
Cet album est enfin une magnifique représentation du Musée du Louvre et de la diversité qu'il représente. Il donne aussi une belle et bienveillante image du métier de surveillant de Musée en sa qualité d'agent du service public, et au service du public. Cet album est d'ailleurs le fruit d'une collaboration entre les éditions Futuropolis et de Louvre éditions. Un regret cependant concernant le dessin : j'avais beaucoup aimé la mise en couleurs de Lulu, femme nue, et j'aurais aimé la retrouver ici, même si je reconnais que l'exercice n'aurait certainement pas eu le même résultat. Le passage des couleurs presque tropicales du Facteur pour femmes à ce noir et blanc austère avait de quoi déstabiliser.
Le chien qui louche - Étienne Davodeau |
En conclusion, je suis contente d'avoir retrouvé le savoir-faire d’Étienne Davodeau pour la description de personnages du quotidien et de la complexité de nos caractères. Vous pourrez voir d'autres avis, toujours enthousiastes, chez Jérôme, Noukette, Johanne, ou encore chez Mo' (entre autres nombreux lecteurs).
J'avais bien aimé, surtout cette idée de cacher les tableaux....
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