Quel drôle de titre pour ce premier roman !
Vanessa Barbara est une jeune (33 ans) journaliste brésilienne qui nous offre, aux Éditions Zulma pour cette traduction française, 224 pages de la plus grande des fantaisies, à la hauteur de ce titre pour le moins intriguant.
Outre le titre, j'ai été charmée, comme toujours avec Zulma, par cette couverture si pétillante et qui dénote du classicisme habituel.
Le contenu sera du même tonneau, avec une succession de portraits farfelus, dans une petite ville où rien n'est vraiment ce qu'il paraît.
A vous de vous laisser emporter dans cet univers décalé, bien souvent loufoque, où la force de l'amour et de l'amitié crée des liens indéfectibles entre tous ces protagonistes de ces Nuits de laitue.
Le contenu sera du même tonneau, avec une succession de portraits farfelus, dans une petite ville où rien n'est vraiment ce qu'il paraît.
A vous de vous laisser emporter dans cet univers décalé, bien souvent loufoque, où la force de l'amour et de l'amitié crée des liens indéfectibles entre tous ces protagonistes de ces Nuits de laitue.
Les nuits de laitue de Vanessa Barbara.
Éditions Zulma, 20 août 2015. 224 pages.
Présentation de l'éditeur :
Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu’Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant.
Il y a d’abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables ; Aníbal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social ; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout-va ; M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas finie.
Quant à Otto, lecteur passionné de romans noirs, il combat ses insomnies à grandes gorgées de tisane tout en soupçonnant qu'on lui cache quelque chose.
Ma lecture :
Mais d'où l'auteure a-t-elle bien pu tirer toutes ces idées de personnages aussi étranges que cocasses ? Les situations sont à ce point délirantes que je me suis imaginée à un moment découvrir le dénouement du récit au sein d'un hôpital psychiatrique. Mais non, cette petite ville semble être tout ce qu'il y a de plus réelle, avec ses maisons et leurs petits jardins, ses rues, sa pharmacie et ses réunions d'habitants.
Mais à part ce cadre bien réel, dont on finit d'ailleurs par douter, rien ne semble rationnel.
"Malgré tout, elle découpa un strip dans le journal et le montra à son mari ; c'était franchement idiot et il mit du temps à comprendre ce qu'il y avait de drôle. Dans la première case, un petit garçon marchait dans la rue et sentait une douleur au pied. Dans la deuxième, il retirait sa chaussure et se la mettait sous le nez pour voir ce qu'il y avait dedans. Le troisième dessin montrait le petit garçon écrabouillé sous un rocher."* (Les nuits de laitue, Vanessa Barbara, Éditions Zulma, août 2015, page 222)
L'auteure nous présente d'abord Nico, ce jeune préparateur en pharmacie qui tient en haleine ses clients et ses voisins avec des listes interminables d'effets secondaires des plus délirants. Toute sa vie tourne autour de ces découvertes et expériences visant à renforcer ses connaissances en effets secondaires. Enfin, presque toute sa vie puisque ce jeune homme consacre ses pauses déjeuner à des entraînements de natation devant lui permettre de traverser la Manche à la nage. En théorie au moins, puisque Nico ne sait toujours pas nager et peine à traverser le bassin !
Et tous les personnages de ce livre sont du même acabit, la palme allant quand même à M. Taniguchi qui a poursuivit, dans la forêt d'une petite île, à combattre l'ennemi pendant trente ans après la fin de la guerre ! Avec l'âge, M. Taniguchi devient malade d'Elzheimer et finit de bouleverser son entourage.
L'idée de Vanessa Barbara est originale mais, si j'ai été intéressée par le destin de ce M. Taniguchi, ou par le personnage de Anibal, le facteur, j'avoue m'être parfois lassée de cette atmosphère délirante.
"De toute façon, [...] remettre les lettres aux mauvaises personnes créait du lien social entre voisins - Teresa sortait pour protester, Nico se rendait chez Mariana pour lui donner une facture de gaz en mains propres, et ainsi de suite. Bref, ce fut donc sans songer à mal que le facteur confia à Otto une lettre adressée à Iolanda, malgré le pressentiment que cette dame n'habitait pas exactement à cet endroit..." (Les nuits de laitue, Vanessa Barbara, Éditions Zulma, août 2015, pages 48-49)
Néanmoins, outre cette franche originalité, j'ai apprécié ce lien d'amitié et de confiance qui existe entre les personnages. J'ai également aimé la description que nous fait Vanessa Barbara de la fin de vie. Elle est parfois brutale et inattendue, laissant l'entourage dans une perplexité confuse. Elle peut aussi être plus violente finalement, quand la maladie s'installe et laisse les proches dans le désarroi. Mais malgré les coups durs, les douleurs et les drames, la communauté sait se serrer les coudes et se protéger.
Un premier roman original qui, malgré quelques longueurs, sait captiver son lecteur et le conduire à travers un récit plein de fraîcheur. A découvrir donc.
* si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il y a de drôle... si c'est vraiment le cas...
Je l'ai beaucoup aimé, justement pour ses personnages cocasses !
RépondreSupprimerJ'avais lu une bonne critique sur ce roman au titre étrange.
RépondreSupprimerMême sensation pour moi, quelques longueurs, des maladresses mais un climat bien sympathique
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