Ce roman ne m'avait jamais interpelée... Allez savoir pourquoi. Ce n'est pourtant pas faute de l'avoir croisé sur les blogs. Puis ce titre est ressorti dans une compilation des lectures estivales et son résumé m'a séduite. Peut-être le titre aussi, en plein épisode de grosses chaleurs. Enfin, ma libraire qui m'en dit du bien... aussitôt acheté, aussitôt lu !
"Ce matin-là, elle se réveilla tard et aussitôt elle sut : Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux."
C'est avec cette certitude que débute ce huis-clos oppressant.
Présentation de l'éditeur :
Lorsqu’elle se réveille ce matin-là,
Holly, angoissée, se précipite dans la chambre de sa fille. Tatiana dort
encore, paisible. Pourtant rien n’est plus comme avant en ce jour de
Noël. Dehors, le blizzard s’est levé ; les invités ne viendront pas. Au
fil des heures, ponctuées par des appels téléphoniques anonymes, Tatiana
devient irascible, étrange, inquiétante. Holly se souvient : l’adoption
de la fillette si jolie, treize ans auparavant, en Sibérie… Holly
s’interroge : « Quelque chose les aurait suivis depuis la Russie jusque
chez eux ? »
Un huis clos glaçant
entre une mère et sa fille. L’une des histoires les plus fortes et
terrifiantes de cette romancière pas si tranquille. Baptiste Liger, Lire.
Une trame minimaliste, presque douce, point de départ d’un thriller mental asphyxiant. Emily Barnett, Les Inrockuptibles.
Ma lecture :
Voici quelques 300 pages vite dévorées !
Il y a beaucoup de choses dans ce récit. Le suspens d'abord, qui débute dès les premiers mots du roman. Holly perçoit dès son réveil que quelque chose ne tourne pas rond. Il est si tard en ce jour de Noël, et sa fille Tatiana n'est pas venue les réveiller. Restées seules le jour de Noël, Holly et sa fille attendent des invités qui ne viendront pas, immobilisés par la tempête de neige qui sévit au dehors. Et c'est dans ce huis-clos oppressant que se déroule la totalité du récit, sans que l'on sache bien d'où vient réellement cette tension. Est-ce la mère qui semble avoir perdu la tête, ou sa fille qui se comporte parfois de façon étrange ?
Une chose est sûre, c'est dans le passé de ces deux femmes que se trouve la clef, quelque part en Sibérie où Holly et son mari, Eric, sont allés adopter la petite Tatiana. Le récit se déroule au passé comme au présent, à 13 années de distance, entre l'adoption du bébé dans un orphelinat de Russie, et ce jour de Noël américain tellement angoissant. C'est cet aller-retour qui fait toute la richesse de ce livre où il est question de l'adoption dans cette région si isolée et pauvre qu'est la Sibérie, des conditions de vie des bébés et jeunes enfants dans ces "orphelinats de la honte" où la dignité des enfants était méprisée. Les conditions de l'adoption sont le nœud de l'intrigue, on le perçoit très vite sans pour autant jamais imaginer l'ampleur du drame qui se joue. En cela, le dénouement est tout simplement terrifiant.
Il y a beaucoup de choses dans ce récit. Le suspens d'abord, qui débute dès les premiers mots du roman. Holly perçoit dès son réveil que quelque chose ne tourne pas rond. Il est si tard en ce jour de Noël, et sa fille Tatiana n'est pas venue les réveiller. Restées seules le jour de Noël, Holly et sa fille attendent des invités qui ne viendront pas, immobilisés par la tempête de neige qui sévit au dehors. Et c'est dans ce huis-clos oppressant que se déroule la totalité du récit, sans que l'on sache bien d'où vient réellement cette tension. Est-ce la mère qui semble avoir perdu la tête, ou sa fille qui se comporte parfois de façon étrange ?
Une chose est sûre, c'est dans le passé de ces deux femmes que se trouve la clef, quelque part en Sibérie où Holly et son mari, Eric, sont allés adopter la petite Tatiana. Le récit se déroule au passé comme au présent, à 13 années de distance, entre l'adoption du bébé dans un orphelinat de Russie, et ce jour de Noël américain tellement angoissant. C'est cet aller-retour qui fait toute la richesse de ce livre où il est question de l'adoption dans cette région si isolée et pauvre qu'est la Sibérie, des conditions de vie des bébés et jeunes enfants dans ces "orphelinats de la honte" où la dignité des enfants était méprisée. Les conditions de l'adoption sont le nœud de l'intrigue, on le perçoit très vite sans pour autant jamais imaginer l'ampleur du drame qui se joue. En cela, le dénouement est tout simplement terrifiant.
Irkoutsk, Russie - http://dansletranssib.canalblog.com |
Esprit d'hiver met également en relation une mère et sa fille adolescente. Cette période de transition vers l'âge adulte est terriblement bien décrite, le lecteur hésitant entre la peur face au comportement de Tatiana et la suspicion d'un déséquilibre mental chez Holly. Il perçoit cependant que ces relations n'ont rien de naturel ni d'habituel et que cette journée particulière pourrait bien faire imploser l'amour que l'on sent inconditionnel entre la mère et sa fille. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé la façon dont Laura Kasischke décrit les relations entre mère et fille : c'est très fort et très réaliste.
Quand au dénouement, le lecteur le perçoit, le devine, sans toutefois en appréhender toute l'ampleur. Celui-ci est proprement terrifiant. Voici un livre que l'on ne pose qu'une fois la dernière page tournée. Efficace, malgré quelques longueurs et un rythme pas assez soutenu à mon goût. Une auteur à relire très vite !
Esprit d'hiver de Laura Kasischke.
Le Livre de Poche, décembre 2014, 302 pages.
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Je vous invite à lire d'autres avis, très partagés, chez Jérôme, Cunéipage, Kitty la Mouette, Clara, ou chez Argali et beaucoup d'autres encore sur les blogs !
Un livre qui aura fait couler beaucoup d'encre. Certains l'adorent; d'autres le détestent!
RépondreSupprimerMoi, je ne sais plus trop. Une chose est sûre, c'est que je ne l'ai pas oublié contrairement à d'autres que j'oublie aussitôt refermés.
Bonne fin de soirée.
oh oh !! Lu dans le cadre du jury "Elle", je l'ai dévoré, adoré !! Ah ! cette fin ! comme >Philippe D., je ne l'ai pas oublié non plus ;o)
RépondreSupprimerUne lecture et une atmosphère qui nous poursuive longtemps.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé aussi, mais mon préféré de cette auteure est "Les revenants".
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