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28 décembre 2020

Le coeur qui tourne - Donal Ryan



Bobby Mahon était une figure respectée du village. L'ancien contremaître de l'entreprise locale est désormais, comme la majorité des habitants, au chômage. Sans indemnités ni espoir de retrouver du travail. La crise qui frappe de plein fouet l'Irlande déchire les liens de sa communauté. Les langues se délient, les rumeurs circulent, les tensions et les rivalités émergent. Et, faute de pouvoir s'en prendre au patron qui a mis la clé sous la porte, Bobby devient la cible d'hommes et de femmes démunis et amers. Jusqu'à l'irréparable... Vingt et un narrateurs se succèdent pour raconter leur vérité dans une construction ambitieuse qui n'est pas sans rappeler Faulkner. Un premier roman élu « Meilleur livre de l’année 2012 » en Irlande.

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Mon précieux carnet de lecture me rappelle que j'ai terminé la lecture de ce récit fin septembre… Et pourtant, il ne m'a pas laissé beaucoup de souvenirs. La principale raison étant que j'ai la mémoire courte, et c'est d'ailleurs ce qui m'a conduite à ouvrir un blog, en 2009... Comme je n'ai pas toujours le temps de rédiger mes articles rapidement après ma lecture, j'ai commencé à écrire dans un joli carnet fait exprès, quelques idées en vue de cet article. Malgré cela, je vais avoir du mal à être très précise dans mon billet.

Ce roman ne retrace pas la vie de personnages, il ne s'attache à personne en particulier, il donne au lecteur une vue de l'Irlande contemporaine, prise entre les faillites et la misère, le chômage et la violence, la rancune et la jalousie, mais l'espérance et la tendresse aussi. Nous sommes en 2010 et cette petite ville irlandaise s'asphyxie, plongée dans la misère et les relations plutôt distantes entre chacun de ses habitants. On découvre la vie de cette petite ville, et de l'Irlande de façon plus générale, à travers le regard de 21 habitants. Les points de vue sur un même fait ou un même contexte se succèdent, donnant une perception très intime des événements. Ce sont 21 regards sur le monde qui, mis bout à bout, donnent un tableau sensible et complexe de cette Irlande rurale, un peu isolée, et touchée par le chômage.

J'ai aimé cette construction originale qui dépeint un tableau tout en nuances. Mais le fait qu'aucun personnage ne sorte vraiment du récit, qu'on ne s'attache pas vraiment à l'un d'eux en particulier, rend difficile l'expression d'une quelconque empathie et sans cet attachement, j'ai eu du mal à me sentir concernée par ce récit. J'ai eu du mal à en garder trace dans ma mémoire.

"Ils se sont mis à l'aimer, alors, ou plutôt ils aimaient ce qu'il représentait pour eux, ce qu'ils pensaient voir en lui : quelqu'un qui aurait pu aisément prétendre à un autre genre de vie, mais qui pourtant avait choisi la leur : la rancœur et l'amertume, le whisky allongé à l'eau dans les vieux verres ternis, les salles sombres des pubs de campagne envahis de toiles d'araignées, les toilettes barbouillées de merde, le sang mêlé à la pisse et une fin prématurée."

Un premier roman qui a été élu meilleur livre de l'année 2012 en Irlande, lauréat du "Guardian First Book Award" en 2013 et de nombreux autres prix par la suite. Un roman qui vaut donc quand même le coup d'oeil.

Le cœur qui tourne - Donal Ryan
Sortie chez Albin Michel, 25 février 2015, 180 pages


Pour compléter ce billet, je vous invite à lire les avis de Lettres d'Irlande et d'ailleurs, Les chroniques assidues ou encore Avides lectures.


07 décembre 2020

La fièvre - Sébastien Spitzer


Memphis, juillet 1878. En pleine rue, pris d’un mal fulgurant, un homme s’écroule et meurt. Il est la première victime d’une étrange maladie, qui va faire des milliers de morts en quelques jours.
Anne Cook tient la maison close la plus luxueuse de la ville et l’homme qui vient de mourir sortait de son établissement. Keathing dirige le journal local. Raciste, proche du Ku Klux Klan, il découvre la fièvre qui sème la terreur et le chaos dans Memphis. Raphael T. Brown est un ancien esclave, qui se bat depuis des années pour que ses habitants reconnaissent son statut d’homme libre. Quand les premiers pillards débarquent, c’est lui qui, le premier, va prendre les armes et défendre cette ville qui ne voulait pas de lui.
Trois personnages exceptionnels. Trois destins révélés par une même tragédie.

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J'ai découvert cet auteur avec le fameux Ces rêves que l'on piétine, un récit que j'avais beaucoup aimé, un premier roman qui m'avait émue. Je n'ai donc pas hésité à la sortie de ce second roman à la rentrée 2020. D'autant que la 4ème de couverture annonçait à nouveau l'inscription du roman dans un contexte historique particulièrement fort, à la fin de la Guerre de Sécession dans un état du sud de l'Amérique, le Tennessee. Si la guerre est finie, les mentalités prendront plus de temps à changer et le roman témoigne des tensions encore vives entre les deux clans, unionistes et sudistes.

Dans ce roman, Sébastien Spitzer nous fait découvrir un épisode particulièrement marquant de cette période dans la ville de Memphis, une épidémie de fièvre jaune qui a dévasté la région au cours des années 1870. Récit troublant aussi pour le lecteur, en cette période de pandémie mondialisée et de confinements préventifs. A la fin du récit, l'auteur revient sur la génèse de ce roman, né de l'extrait d'un concert donné par Elvis à Las Vegas en 1969. A peine son roman terminé, l'auteur découvre avec le monde entier ce nouveau virus venu d'Asie qui nous tient sous cloche depuis déjà 9 mois. Lire ce texte en ce moment est donc particulièrement troublant.

"L'histoire fait des rimes tristes avec les faibles, elle tisse des tragédies dans les têtes imbéciles pour déjouer le quotidien, prendre le banal de court. C'est toujours la même chose. A chaque fois, ces gamines se font prendre, corps et fric."

La fièvre nous parle de l'Amérique de la fin du XVIIIème siècle, qui se remet difficilement de la fracture Nord Sud, qui affranchit ses esclaves et voit naître le Ku Klux Klan ; une Amérique où la Presse devient puissante, où les maisons closes réunissent la misère et le pouvoir dans des chambres où tout est permis. La fièvre, c'est l'histoire d'Anne Cook, de Keating et de T.Brown, mais aussi celle d'Emmy.

"Il y a eu tant de morts. Des centaines ! Des milliers, paraît-il ! Soit. Des milliers ! Ces chiffres ne veulent rien dire. Des milliers, ça fait combien de Sonia ? Comment s'appelaient-ils, tous ces gens ? Des chiffres sans noms ne font pas des morts."

Ce roman balaye de très nombreux thèmes, très riches et documentés. Mais il diffuse peu d'émotions et d'empathie. Cela reste une lecture facile qui nous emporte dans une histoire intéressante, grâce au goût pour l'Histoire de Sébastien Spitzer, et son talent de narrateur.

Je vous invite à découvrir les critiques de Kitty la mouette, Collection de livres ou Alex Mot à mots.


La fièvre - Sébastien Spitzer
Albin Michel, 19 août 2020, 320 pages



1ère lecture RL 2020



22 avril 2020

Le sabotage amoureux - Amélie Nothomb

 

Saviez-vous qu'un pays communiste, c'est un pays où il y a des ventilateurs? Que de 1972 à 1975, une guerre mondiale a fait rage dans la cité-ghetto de San Li Tun, à Pékin ? Qu'un vélo est en réalité un cheval ? Que passé la puberté, tout le reste n'est qu'un épilogue? Vous l'apprendrez et bien d'autres choses encore dans ce roman inclassable, épique et drôle, fantastique et tragique, qui nous conte aussi une histoire d'amour authentique, absolu, celui qui peut naître dans un cœur de sept ans. Un sabotage amoureux : sabotage, comme sous les sabots d'un cheval qui est un vélo… Avec ce roman, son deuxième livre, Amélie Nothomb s'est imposée comme un des noms les plus prometteurs de la jeune génération littéraire.

19 juin 2018

Agatha Raisin enquête - Un remède de cheval - MC Beaton

Cela fait bien longtemps que je lis vos nombreux billets sur cette série made in England. Jamais je n'ai pourtant été tentée de lire l'un de ces récits. Je n'arrivais pas à savoir si ces enquêtes étaient destinées aux adultes, young adults, ados ou ménagère de plus de 50 ans... Le Mois anglais est venu me bousculer un peu et je me suis dit que c'était l'occasion de me faire un avis sur ces récits qui a priori ne m'emballaient pas trop. Je me suis donc rendue à la bibliothèque pour y emprunter le Tome 2 de cette série ( le 1 étant déjà sorti). Me voici donc transportée dans les Cotswolds, une région que je rêve de découvrir un jour !

Agatha Raisin enquête (T2) - M.C.Beaton.
Éditions Albin Michel, juin 2016, 266 pages.

18 novembre 2017

Burn to run - Bruce Springsteen

Je ne lis habituellement pas de biographies. Je ne suis pas non plus du genre "groupie". Mais quand j'ai vu cette parution il y a maintenant un an, je n'ai pas pu résister : ce serait mon cadeau de Noël... 2016. J'ai profité de mes vacances estivales pour plonger dans les 620 pages du livre. Et une fois dans l'eau, je n'en suis sortie qu'une semaine plus tard, conquise par le récit et par l'écriture, rassurée aussi par la qualité de ce que j'avais lu et par l'image du personnage que j'avais pu entrevoir, ou imaginer, grâce à sa musique. Ce fut une bien belle consolation au temps pourri que nous avons eu durant cette semaine en Auvergne ! J'avais tout mon temps pour lire...

Born to run de Bruce Springsteen.
Éditions Albin Michel, 3 octobre 2016, 625 pages.

04 novembre 2017

Le courage qu'il faut aux rivières - Emmanuelle Favier

C'est le comité de lecture adultes de la bibliothèque qui m'a permis de découvrir ce premier roman d'Emmanuelle Favier, jeune auteure qui s'est d'abord illustrée dans les domaines de la poésie et du théâtre. La poésie et la beauté de la langue sont très certainement ce qui caractérise d'abord ce très beau roman. L'histoire ensuite, avec la découverte de cette coutume particulière aux pays des Balkans que sont les "vierges jurées" ou "vierges sous serment", qui nous entraîne dans des univers culturels inconnus, à la limite de mondes fantastiques. Un premier roman très réussi et une auteure à suivre.

Le courage qu'il faut aux rivières de Emmanuelle Favier.
Éditions Albin Michel, 23 août 2017, 217 pages.

08 juillet 2017

Le sixième sommeil - Bernard Werber

J'ai retrouvé cet auteur de mes 20 ans à l'occasion de ce cadeau choisi par ma fille pour mon anniversaire : le charme des papillons et cette belle couleur bleue... Si ma mémoire est bonne, j'ai découvert Bernard Werber avec Les Fourmis dont je garde un très bon souvenir. J'avais enchaîné ensuite l'excellent Les Thanatonautes qui m'a réellement marqué. C'était il y a 20 ans. J'en ai acheté d'autres après cela, mais je ne pense pas les avoir lu... ou bien je ne m'en souviens plus. J'avais lu une seconde fois L'ultime secret, sans me rendre compte que je l'avais déjà lu... Les autres qui sont dans ma bibliothèque ont sûrement été commencés... Avec Le sixième sommeil, je suis allée au bout de ma lecture, sans toutefois retrouver le plaisir de mes premières lectures. Dommage.

Le sixième sommeil de Bernard Werber.
Éditions Le Livre de Poche, Février 2017, 470 pages.
Première édition Albin Michel, octobre 2015

10 décembre 2016

Sur cette terre comme au ciel - Davide Enia

Direction l'Italie, ou plutôt la Sicile, et Palerme, pour ce second rendez-vous du club de lecture chez Lise & moi. La preuve, s'il en fallait, de l'intérêt de ce genre de rencontres : nous inviter à découvrir des horizons littéraires que l'on n'aurait certainement pas abordés seuls. Et c'est le cas ici. L'Italie contemporaine, des histoires d'hommes dans les quartiers siciliens et de boxe (surtout de boxe)... des sujets qui n'avaient a priori, que peu de chances d'attirer mon attention. Surtout avec ce style de couverture. Sauf que ce qui fait le charme des clubs de lecture, c'est justement d'être bousculé dans ses habitudes et de sortir d'une lecture certain(e) d'avoir découvert de nouveaux horizons.

Sur cette terre comme au ciel de Davide Enia.
Éditions Albin Michel, août 2016. 398 pages.