02 octobre 2016

L'ombre de nos nuits - Gaëlle Josse

Plus question pour moi de passer à côté d'un titre de Gaëlle Josse. J'ai découvert l'auteure avec Les heures silencieuses, son premier roman. J'avais beaucoup aimé son écriture en finesse et pleine de subtilité, avec laquelle elle accompagnait le lecteur dans la découverte d'une époque, de la société du XVème siècle hollandais.
J'ai ensuite été enthousiasmée par Le dernier gardien d'Ellis Island dans lequel Gaëlle Josse mêle avec beaucoup de réussite l'histoire de cette île, centre d'accueil des immigrants durant la première partie du XXème siècle, à celle de John Mitchell, son dernier gardien.
J'avais hâte de retrouver la plume de Gaëlle Josse, avec notamment ce dernier texte, L'ombre de nos nuits.

L'ombre de nuits de Gaëlle Josse.
Éditions Noir sur Blanc, 7 janvier 2016. 192 pages.

Présentation de l'éditeur :

Deux récits se dessinent dans L’ombre de nos nuits, avec au centre un tableau de Georges de La Tour. En 1639, plongé dans les tourments de la guerre de Trente Ans en Lorraine, le peintre crée son Saint Sébastien soigné par Irène. De nos jours, une femme, dont nous ne saurons pas le nom, déambule dans un musée et se trouve saisie par la tendresse et la compassion qui se dégagent de l’attitude d’Irène dans la toile. Elle va alors revivre son histoire avec un homme qu’elle a aimé, jusque dans tous ses errements, et lui adresser enfin les mots qu’elle n’a jamais pu lui dire. Que cherche-t-on qui se dérobe constamment derrière le désir et la passion ?
 
En croisant ces histoires qui se chevauchent et se complètent dans l’entrelacement de deux époques, Gaëlle Josse met au cœur de son roman l’aveuglement amoureux et ses jeux d’ombre qui varient à l’infini.
 
Après le succès du Dernier gardien d’Ellis Island, prix de littérature de l’Union européenne 2015, Gaëlle Josse poursuit avec ce cinquième roman son exploration des mystères que recèle le cœur. 


Ma lecture :

L'original de ce tableau exécuté entre 1633 et 1639 par Georges de la Tour, a disparu. L'Histoire veut que Louis XIII ait fait vider son antichambre pour n'y exposer que cette toile. Le succès a été tel que de nombreuses copies ont été réalisées. Le tableau exposé à Rouen, et dont il est question dans ce roman de Gaëlle Josse, fait partie des trois plus belles copies.

Saint Sébastien à la lanterne (d'après Georges de La Tour) - Musée des Beaux-Arts de Rouen 
J'ai lu ce roman en février : c'est donc avec un peu de retard (6 petits mois) que je m'attèle à la rédaction du billet. Forcément, il me restera moins de détails à évoquer. Ce n'est peut-être pas un mal parce que ne restera que l'essentiel...

Au début de ma lecture, je me souviens m'être demandée comment l'auteur pouvait relier les deux histoires qui composent son récit : celle de la réalisation du tableau par Georges de La Tour et celle de la spectatrice, amatrice d'art, qui découvre le tableau à l'occasion d'un passage au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Assise devant la toile, elle replonge dans son passé, une histoire d'amour passionnelle avec un certain B. qui remonte à la surface.

En fait, ces deux récits ne se croisent que dans cette salle du Musée des Beaux-Arts de Rouen. Ensuite, nous accompagnons ces histoires parallèles, écoutant alternativement la parole de cette jeune femme subjuguée par l'œuvre du peintre et celles de Georges de La Tour et de son apprenti à pendant de la réalisation de la toile. On retrouve dans les deux textes la sublime plume de Gaëlle Josse, son talent de description, que ce soit des sentiments ou des tableaux.

Six mois après ma lecture, j'avoue avoir surtout gardé l'empreinte du récit historique où le lecteur accompagne Georges de La Tour dans la réalisation du tableau, assiste à la vie dans l'atelier avec son fils et son assistant, la tension entre les deux jeunes gens, la place de sa femme et de sa fille dans la maisonnée, puis le voyage vers Paris pour présenter le tableau au Roi. Le choix des couleurs, ses sources d'inspiration, la description de Claude par son père et par Laurent, son apprenti, lorsqu'elle pose pour le portrait d'Irène... tout cela est écrit avec précision, subtilité et finesse. Il s'agit là d'un très beau récit historique.

L'histoire contemporaine m'a, au départ, laissée circonspecte... Je ne comprenais pas le sens de la construction du roman avec ces deux époques qui ne se répondent pas. Je ne l'ai toujours pas comprise, mais j'ai fini par me laisser emporter par ce récit d'une passion toute contemporaine. Cette expérience m'a parlé, m'a touché, y compris dans son côté tragique.

Avec le recul, je ne dirais pas que ce roman soit celui de Gaëlle Josse que j'ai préféré, mais je garde un très bon souvenir du récit historique qui m'a passionnée.

D'autres avis chez Clara et les mots, Joëlle, ou Sylire.








2 commentaires:

  1. 6 mois après ta lecture, il t'en reste pas mal de choses.

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    1. J'avais beaucoup aimé le côté historique de ce roman. Je suis assez fan de ce type de récit. Et j'aime beaucoup Gaëlle Josse.

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