Je découvre Andreï Makine seulement avec son dernier roman. Cet auteur aux nombreux prix, notamment pour son quatrième roman, "Le testament français", a été élu membre de l'Académie française en mars 2016.
Dans L'archipel d'une autre vie, Andreï Makine nous entraîne dans une chasse à l'homme, qui se transformera bientôt pour les chasseurs en une quête du sens de leur vie. Le lecteur s'enfonce alors au plus profond de la Taïga, en Sibérie Orientale.
L'archipel d'une autre vie de Andreï Makine.
Editions du Seuil, 18 août 2016. 288 pages.
Editions du Seuil, 18 août 2016. 288 pages.
Présentation de l'éditeur :
Aux confins de l’Extrême-Orient russe, dans le souffle du Pacifique, s’étendent des terres qui paraissent échapper à l’Histoire…
Qui est donc ce criminel aux multiples visages, que Pavel Gartsev et ses compagnons doivent capturer à travers l’immensité de la taïga ?
C’est l’aventure de cette longue chasse à l’homme qui nous est contée dans ce puissant roman d’exploration. C’est aussi un dialogue hors du commun, presque hors du monde, entre le soldat épuisé et la proie mystérieuse qu’il poursuit. Lorsque Pavel connaîtra la véritable identité du fugitif, sa vie en sera bouleversée.
La chasse prend une dimension exaltante, tandis qu’à l’horizon émerge l’archipel des Chantars : là où une « autre vie » devient possible, dans la fragile éternité de l’amour.
Qui est donc ce criminel aux multiples visages, que Pavel Gartsev et ses compagnons doivent capturer à travers l’immensité de la taïga ?
C’est l’aventure de cette longue chasse à l’homme qui nous est contée dans ce puissant roman d’exploration. C’est aussi un dialogue hors du commun, presque hors du monde, entre le soldat épuisé et la proie mystérieuse qu’il poursuit. Lorsque Pavel connaîtra la véritable identité du fugitif, sa vie en sera bouleversée.
La chasse prend une dimension exaltante, tandis qu’à l’horizon émerge l’archipel des Chantars : là où une « autre vie » devient possible, dans la fragile éternité de l’amour.
Ma lecture :
Deux années après ma première expérience, me voici de retour au Club des lecteurs de la librairie Lise & moi. Rendez-vous une fois par mois, avec deux livres sous le bras, à lire pour le rendez-vous suivant. Pour cette première session, je repars donc avec deux propositions : le superbe roman de Valentine Goby, Un paquebot dans les arbres, déjà lu, et ce dernier roman d'Andreï Makine, L'archipel d'une autre vie.
Belle découverte que ce voyage en Sibérie orientale sur les pas d'un fugitif qui révèlera quelques surprises à ses poursuivants. L'auteur nous entraîne dans la Taïga en Sibérie dans l'immédiat après seconde guerre mondiale. Direction cette région remplie de mythes, de légendes et d'un folklore intrigant et violent pour les occidentaux que nous sommes. L'auteur nous conduit dans ces contrées que l'on imagine volontiers sauvages, dans ces zones de non droit où la loi du plus fort l'emporte sur n'importe quelle règle de droit, dans la Sibérie des Goulags (même si l'auteur ne prononce jamais ce mot).
"Il m'a fallu de longues années pour comprendre : non, c'est notre vie à nous qui était démente ! Déformée par une haine inusable et la violence devenue un art de vivre, embourbée dans les mensonges pieux et l'obscène vérité des guerres. Je me souviens d'en avoir parlé, un jour, à une amie américaine, pacifiste convaincue. Elle rétorqua en plaidant la nécessité des "bombardements humanitaires"..." (L'archipel d'une autre vie - Andreï Makine - Edition du Seuil, août 2016)
Dans la première partie du roman, nous partons avec cinq soldats, Boutov, le commandant dont l'autorité est constamment remise en cause par Louskass, capitaine autoritaire et assoiffé de pouvoir, Ratinsky, qui se verrait bien parmi les chefs de camps, copinant avec l'ennemi si cela peut lui rapporter quelques avantages, le sergent Vassine et Gartsev, simple soldat. Dans la chasse à cet évadé d'un camp de prisonniers, ce sont les caractères des uns et des autres qui s'expriment. C'est aussi cette hypocrisie militaire russe (seulement ?) en pleine guerre froide où l'on ne semble plus bien savoir pourquoi ni contre qui l'on se bat, où les militaires cherchant des galons sont prêts à abandonner les leurs.
Et puis, il y a l'espoir d'un monde meilleur, où le bonheur s'acquiert en se délestant du superflu, où l'on se satisfait du minimum, qui reste l'essentiel, où l'on peut encore s'isoler, avant d'être rattrapé, un jour, par la folie du monde et les rêves de grandeur des autres, détruisant tout sur leur passage.
Ce récit une belle description des relations entre les hommes, de cette violence qui les submerge, de la nécessité de s'isoler, de quitter un peu le monde pour retrouver sa part d'humanité.
Iles des Chantars - Russie orientale |
Par certains côtés, ce livre m'a fait penser au roman de Charles Frazier, A l'orée de la nuit. La chasse à l'homme au cœur d'une nature grandiose et exigeante, la violence du monde à laquelle quelques-uns tentent d'échapper, en s'isolant, en se construisant un monde à leur mesure, proche de la nature et loin des Hommes. Le souvenir du roman de Charles Frazier a induit un unique regret à la lecture de cet Archipel d'une autre vie : que la nature ne soit pas plus présente, plus grandiose, dans le récit de Makine.
Néanmoins, j'ai beaucoup aimé ce roman, où l'auteur nous invite à protéger à tout prix, notre part d'humanité. Un roman qui se lit vite, et avec enthousiasme.
"À cet instant de ma jeunesse, le verbe « vivre » a changé de sens. Il exprimait désormais le destin de ceux qui avaient réussi à atteindre la mer des Chantars. Pour toutes les autres manières d'apparaître ici-bas, « exister » allait me suffire." (L'archipel d'une autre vie - Andreï Makine - Edition du Seuil, août 2016)
Un auteur qu'il faut que je découvre.
RépondreSupprimerNotre libraire m'en a dit le plus grand bien et comme j'aime Makine (La femme qui attendait est sublime), je crois que je vais me laisser faire
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