Cela fait bien longtemps que je n'ai pas participé au Blogoclub chez Sylire... Comme cela fait bien longtemps que je n'ai pas publié de billet sur ce blog. Les vacances étaient l'occasion de rattraper un peu de mon retard (des billets sont en attente de publication) et de retrouver le chemin de ces rdv réguliers. J'ai un peu de retard sur la parution du billet (attendu pour le 1er septembre), mais c'est "moins pire" que parfois, et cela m'aura donné l'occasion de découvrir cette auteure qu'est Siri Hustvedt, écrivain américaine née en 1955 de parents d'origine norvégienne.
Un été sans les hommes de Siri Hustvedt.
Éditions Actes Sud, mai 2011. 214 pages.
Éditions Actes Sud, mai 2011. 214 pages.
Présentation de l'éditeur :
Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari, Boris, neuroscientifique de renom, entretient avec une femme plus jeune qu’elle, Mia, poétesse de son état, décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui a, depuis la mort de son mari, pris ses quartiers dans une maison de retraite du Minnesota. En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l’œuvre chez les sept adolescentes qu’elle a accepté d’initier à la poésie le temps d’un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable…
Parcours en forme de “lecture de soi” d’une femme à un tournant de son existence et confrontée aux âges successifs de la vie à travers quelques personnages féminins inoubliables, ce roman aussi solaire que plaisamment subversif dresse le portrait attachant d’une humanité fragile mais se réinventant sans cesse.
Parcours en forme de “lecture de soi” d’une femme à un tournant de son existence et confrontée aux âges successifs de la vie à travers quelques personnages féminins inoubliables, ce roman aussi solaire que plaisamment subversif dresse le portrait attachant d’une humanité fragile mais se réinventant sans cesse.
Ma lecture :
Le 1er septembre, date à laquelle devaient paraître les billets consacrés à Siri Hustvedt, j'en étais péniblement à la moitié des 214 pages... Le lendemain soir, le livre était refermé, terminé. Que s'est-il passé entre-temps ? La pression de devoir terminer le livre n'a jamais été assez forte et ne peut justifier ce changement de rythme.
En fait, il faut poser la question à l'envers : qu'est-ce qui, dans ce livre peignant de très beaux portraits de femmes, jeunes, moins jeunes, vieilles, enfants..., a pu freiner ainsi ma lecture ? Sans hésitation, le style de l'auteur : savant, compliqué, alternant les réflexions philosophiques, états d'âme et tourments psychologiques, poèmes, références littéraires, compte-rendus de recherches biologiques ou neurologiques... avec les histoires de ces vieilles femmes de la maison de retraite de Bonden, de jeunes filles tourmentées par l'adolescence, d'une jeune mère de famille pas tout à fait heureuse, et enfin de Mia, la narratrice, emportée par la passion de son mari pour une jeune française. Ouf...
Ce livre est dense. Et si les histoires de ces femmes sont magnifiques, tous ces "à côtés" encombrent. A la moitié du livre, je me suis autorisée à passer quelques mots, voire une ou deux phrases (jamais plus, cela me paraît tellement sacrilège), pour me concentrer sur ces récits de la vieillesse, de l'adolescence, de l'âge mûr, tout aussi intenses, et potentiellement cruels, les uns que les autres. Siri Hustvedt est vraiment très douée pour l'exercice. Elle ne présente pas de portraits aseptisés, ni de tempéraments excessifs, mais ce qui semble pouvoir être la réalité, avec ses côtés souriants et d'autres sombres, ses moments de bonheur, de peine et de dépression, les souffrances du quotidien. La façon de traiter de la vieillesse, du temps qui passe est également très juste, douce et douloureuse à la fois.
"A la maison, maman est allongée sur le lit, elle lit un livre en français. Nous sautons sur le lit, elle nous tâte les pieds. Ils sont si froids. Glace, elle prononce le mot glace. Et puis elle nous ôte nos quatre chaussettes, prends nos pieds nus de patineuses et les glisse sous son chandail contre la peau tiède de son ventre. Paradis trouvé." (Un été sans les hommes - Siri Hustvedt, Ed. Actes Sud, mai 2011, page 209)
Madeleine... Souvenir chaud et sucré. Savoureux.
En parallèle, l'auteur nous fait partager les pensées de Mia, dévastée par la trahison de son mari. Un esprit en constante ébullition. Qui ne s'arrête jamais, passant de la littérature à la science, des souvenirs aux poèmes, à la psychologie... Pas de repos pour Mia, pas de repos pour le lecteur non plus.
Sur un autre titre de Siri Hustvedt, Sylire évoque une écriture exigeante mais bouleversante. Pour ma part, je dirai exigeante et touchante, juste. Un beau roman sur l'amitié, l'amour, les relations entre femmes, mères, filles, amitiés... et sur le temps qui passe.
"Et je vais vous dire en toute confidence, vieil ami, car voilà bien ce que vous êtes maintenant, vaillante lectrice, vaillant lecteur, éprouvés et fidèles et si chers à mon cœur. Laissez-moi vous dire que [...]" (Un été sans les hommes - Siri Hustvedt, Ed. Actes Sud, mai 2011, page 212)
Chez Sylire |
J'ai lu un été sans les hommes également et je me souviens que les digressions m'avaient un peu gênée aussi. Disons qu'elle force un peu la dose. Mais malgré tout, ses romans sont passionnants.
RépondreSupprimerLe livre que j'ai lu, L'envoûtement de Lily Dahl me n'a pas fait le même effet. J'ai eu l'impression, au contraire, de beaucoup de simplicité et de clarté. Pas de digression, il me semble!
RépondreSupprimerOui, je crois que je vais de nouveau me laisser tenter...
SupprimerUne lecture qui m'avait déçue. J'en attendais trop, certainement.
RépondreSupprimer