Voilà un cadeau, de fête des mères, qui change de l'ordinaire (et c'est tant mieux). Exit Musso, me voici plongée dans un thriller futuriste et terriblement actuel. Par un matin d'hiver en Europe, le réseau électrique lâche et les régions sont progressivement plongées dans le noir. D'où vient cette panne, pourquoi se propage-t-elle, et pourquoi les électriciens sont-ils, cette fois-ci, si impuissants à faire revenir cette précieuse source d'énergie ? Couronné par le prix du livre scientifique allemand, ce roman est plus qu'un thriller. C'est un véritable questionnement sur l'autonomie énergétique de l'Europe et notre dépendance en la technologique et l'informatique. Lu cet été, après la gigantesque panne électrique qu'à connu l'ouest de la France le 1er juillet et peu de temps avant l'attentat déjoué dans le Thalys, ce livre terriblement réaliste, pointe une menace bien tangible.
Présentation de l'éditeur :
Par une froide soirée d'hiver, le réseau électrique européen commence à lâcher.
Menace terroriste ou défaillance technique ?
Alors que l'Europe s'enfonce dans l'obscurité, plusieurs centrales nucléaires, en France notamment, mettent en danger la vie de millions d'êtres humains.
LE BLACK-OUT GÉNÉRAL MENACE L'EXISTENCE DE NOTRE MONDE. IL EST ENCORE TEMPS D'AGIR. DEMAIN IL SERA TROP TARD.
Ma lecture :
On entre dans ce livre comme dans un polar. Par un froid matin d'hiver, le réseau électrique européen commence à lâcher. Cela débute à Milan, où vit Manzano, un ancien haker qui a sa petite idée sur l'origine de la panne. Pas sur celui, ou ceux, qui l'ont provoquée, mais plutôt par les moyens utilisés pour faire tomber le réseau. Décidé à mettre ses compétences au service de l'Europe, il se rend à Bruxelles. Comme dans tout polar, les théories se succèdent, et Manzano, entouré de son vieux voisin de pallier et de la fille de celui-ci, accompagnée d'amies, est tour à tour traqué par ceux qui ont provoqué cette catastrophe, et par les autorités, suspectant cet ancien haker de ne pas être tout à fait étranger à la panne.
Mais progressivement, le lecteur plonge dans une atmosphère plus lourde, presque angoissante, faisant de plus en plus souvent le lien avec sa propre réalité. Que se passerait-il si une telle panne survenait ? Question chauffage, alimentation (où trouver de la nourriture quand aucun magasin n'est en mesure de suivre son stock, de garantir la chaîne du froid, de passer des commandes sans avoir recours à internet...), comment se déplacer quand il devient impossible de trouver de l'essence, comment se soigner, se laver (oui, parce qu'il faut de l'électricité pour pomper l'eau des nappes phréatiques et l'acheminer jusqu'au château d'eau...) ? Que deviennent ces malades branchés à des respirateurs ou toute autre machine dans un hôpital, en attente d'un traitement ou d'une opération ?
L'auteur nous donne alors une vue succincte de la nature humaine dans ce genre de contexte : l'avènement du règne du chacun pour soi. Arrivent les émeutes, la famine, l'insalubrité, les vols, les meurtres. Sur cet aspect, j'aurai quelques regrets. En effet, Elseberg reste à distance de ses personnages. Le livre est technique, scientifique peut-être, analytique. Mais l'humain est peu présent : peu d'émotion, peu de peur, d'angoisse. Des situations hallucinantes, très certainement très réalistes, comme par exemple cette chasse aux chats du quartier pour nourrir la famille. Cependant, tout cela est transcrit avec la froideur d'un compte-rendu technique, ou journalistique. Des faits, juste des faits. J'ai regretté ce manque d'humanité tout au long de ma lecture.
Néanmoins, les questions, les doutes... ont fait leur chemin dans mon esprit. Et si ça arrivait vraiment demain. Si la panne du 1er juillet avait été un acte malveillant, perpétré par des personnes tout à fait compétentes et capable de générer de telles situations... Que mangerait-on ? Ce ne sont pas les 4 courgettes et quelques tomates du jardin qui nous permettront de nous en sortir. Devrions-nous, à l'image de ces "survivalistes" américains, construire notre bunker et y entreposer des vivres ? Panique. Et effectivement, plongée dans cette lecture, je me suis parfois interrogée sur les frontières entre la réalité et ma lecture en cours. Je vous rassure quand même, quelques semaines après avoir refermé ce livre, je n'ai toujours pas cherché à faire construire un bunker dans le jardin.
Quoiqu'il en soit, les "menaces et vulnérabilités des sociétés modernes, en cas de panne de l'alimentation électrique à une vaste échelle et sur une longue durée" semblent faire partie des scénarios catastrophe à l'étude par les gouvernements et autres structures de protection civile.
Une lecture qui laisse des traces. A ne pas lire si les menaces de fin du monde vous angoissent.
D'autres avis chez Léa, Meylleen, Cornwall et bien sûr sur Babelio.
Black out de Marc Elsberg.
Éditions Piranha, avril 2015. 475 pages.
Présentation de l'éditeur :
Par une froide soirée d'hiver, le réseau électrique européen commence à lâcher.
Menace terroriste ou défaillance technique ?
Alors que l'Europe s'enfonce dans l'obscurité, plusieurs centrales nucléaires, en France notamment, mettent en danger la vie de millions d'êtres humains.
LE BLACK-OUT GÉNÉRAL MENACE L'EXISTENCE DE NOTRE MONDE. IL EST ENCORE TEMPS D'AGIR. DEMAIN IL SERA TROP TARD.
Ma lecture :
On entre dans ce livre comme dans un polar. Par un froid matin d'hiver, le réseau électrique européen commence à lâcher. Cela débute à Milan, où vit Manzano, un ancien haker qui a sa petite idée sur l'origine de la panne. Pas sur celui, ou ceux, qui l'ont provoquée, mais plutôt par les moyens utilisés pour faire tomber le réseau. Décidé à mettre ses compétences au service de l'Europe, il se rend à Bruxelles. Comme dans tout polar, les théories se succèdent, et Manzano, entouré de son vieux voisin de pallier et de la fille de celui-ci, accompagnée d'amies, est tour à tour traqué par ceux qui ont provoqué cette catastrophe, et par les autorités, suspectant cet ancien haker de ne pas être tout à fait étranger à la panne.
Mais progressivement, le lecteur plonge dans une atmosphère plus lourde, presque angoissante, faisant de plus en plus souvent le lien avec sa propre réalité. Que se passerait-il si une telle panne survenait ? Question chauffage, alimentation (où trouver de la nourriture quand aucun magasin n'est en mesure de suivre son stock, de garantir la chaîne du froid, de passer des commandes sans avoir recours à internet...), comment se déplacer quand il devient impossible de trouver de l'essence, comment se soigner, se laver (oui, parce qu'il faut de l'électricité pour pomper l'eau des nappes phréatiques et l'acheminer jusqu'au château d'eau...) ? Que deviennent ces malades branchés à des respirateurs ou toute autre machine dans un hôpital, en attente d'un traitement ou d'une opération ?
L'auteur nous donne alors une vue succincte de la nature humaine dans ce genre de contexte : l'avènement du règne du chacun pour soi. Arrivent les émeutes, la famine, l'insalubrité, les vols, les meurtres. Sur cet aspect, j'aurai quelques regrets. En effet, Elseberg reste à distance de ses personnages. Le livre est technique, scientifique peut-être, analytique. Mais l'humain est peu présent : peu d'émotion, peu de peur, d'angoisse. Des situations hallucinantes, très certainement très réalistes, comme par exemple cette chasse aux chats du quartier pour nourrir la famille. Cependant, tout cela est transcrit avec la froideur d'un compte-rendu technique, ou journalistique. Des faits, juste des faits. J'ai regretté ce manque d'humanité tout au long de ma lecture.
Néanmoins, les questions, les doutes... ont fait leur chemin dans mon esprit. Et si ça arrivait vraiment demain. Si la panne du 1er juillet avait été un acte malveillant, perpétré par des personnes tout à fait compétentes et capable de générer de telles situations... Que mangerait-on ? Ce ne sont pas les 4 courgettes et quelques tomates du jardin qui nous permettront de nous en sortir. Devrions-nous, à l'image de ces "survivalistes" américains, construire notre bunker et y entreposer des vivres ? Panique. Et effectivement, plongée dans cette lecture, je me suis parfois interrogée sur les frontières entre la réalité et ma lecture en cours. Je vous rassure quand même, quelques semaines après avoir refermé ce livre, je n'ai toujours pas cherché à faire construire un bunker dans le jardin.
Il semblerait que le plus célèbre des survivalistes soit Tom Cruise avec un bunker à 15 millions de $. |
Quoiqu'il en soit, les "menaces et vulnérabilités des sociétés modernes, en cas de panne de l'alimentation électrique à une vaste échelle et sur une longue durée" semblent faire partie des scénarios catastrophe à l'étude par les gouvernements et autres structures de protection civile.
Une lecture qui laisse des traces. A ne pas lire si les menaces de fin du monde vous angoissent.
D'autres avis chez Léa, Meylleen, Cornwall et bien sûr sur Babelio.
J'hésite, parfois se faire peur est plaisant.
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