21 août 2015

Fortune de mer - Jean-Luc Coatalem

Après ma lecture enthousiaste du roman de Sylvain Coher, Nord Nord Ouest, j'avais envie de retrouver la mer et l'ambiance iodée des côtes bretonnes. Le titre et la couverture de ce petit roman n'annonçait que du bon et la quatrième de couverture promettait un mélange de poésie et de fantaisie, le tout à la sauce Polar : de quoi me laisser tenter ! Si en plus l'intrigue se déroule à Ouessant... cette "fable du grand Ouest" comme l'annonce l'éditeur, ne pouvait pas rester longtemps sur l'étagère de mes dernières acquisitions.

Fortune de mer de Jean-Luc Coatalem.
Éditions Stock, avril 2015. 173 pages.



Présentation de l'éditeur :

En Bretagne, il faut se méfier des apparences autant que de la météo. Ainsi, quand dans le petit avion à destination de Ouessant embarquent deux druides, un spécialiste des abeilles et une Espagnole couronnée par un donut de cheveux, tout peut arriver et tout va arriver, et pas de la façon qu’on imagine… Sur place, ils retrouveront une clique d’ornithologues japonais, le sieur Pommereau, qui joue au détective privé, et ce chanteur à succès, Vassili, beau ténébreux venu se mettre au vert après une histoire de mœurs. Dans ce mouchoir de poche qu’est Ouessant, les histoires de chacun vont s’entrecroiser, et les désirs s’affoler. De surcroît, face à la tempête qui gronde, il faudra faire face aux légendes comme celle du poulpe géant. Et au délire de quelques-uns que le grand large a déjà bien secoués…
Avec poésie et fantaisie, Jean-Luc Coatalem signe une sorte de polar métaphysique, où le dérisoire tutoie le drolatique. À lire comme une fable du grand Ouest.

Ma lecture :

Hélas. Mieux vaut souvent ne pas trop se faire d'idées avant une lecture et se laisser conduire par l'auteur, au risque sinon d'être déçu... Et donc, déçue, je l'ai été. Je n'ai trouvé ni l'humour ni la poésie annoncées. La fantaisie, elle, ne m'a pas charmée. Quant aux personnages du roman, je n'ai pas accroché, pas plus pour le narrateur principal que pour les îliens. Seule cette pauvre espagnole aurait pu me toucher, mais elle nous reste si lointaine.

Le narrateur principal, Robin Plescop, arrive à Ouessant pour étudier les abeilles. Pendant le voyage vers Brest, il tombe sous le charme d'une espagnole, Lucia Parma, qui fini par disparaître et dont l'absence ne soucie guère de monde sur place. Sauf Monsieur Pommereau qui fera office d'enquêteur (ou plutôt, d'empêcheur d'oublier en rond).

"Il possédait aussi l'irréductibilité des îliens : cette façon taiseuse de s'en ficher, et d'agir selon ses humeurs. Ici, par exemple, on ne s'était jamais gêné pour continuer à fumer dans les bars. A cuver cul par-dessus tête dans un fossé. A s'assommer à coup de rame sans aller geindre chez les gendarmes. A refuser une seconde baguette de pain aux hurluberlus descendus du bateau le matin et repartis le soir même - les provisions n'étaient pas extensibles et, de toute façon, ils vomiraient par-dessus le bastingage." (Fortune de mer, Jean-Luc Coatalem, Ed. Stock, page 65)

Viennent s'ajouter les histoires des Druides et de leurs adeptes, de Vassili le rockeur, et des "gens du cru". Pour farfelue qu'elle est, effectivement, cette histoire m'a cependant fortement mise mal à l'aise. J'ai eu l'impression d'arriver sur une île, Ouessant, où les habitants et leurs visiteurs seraient tous un peu cinglés, voire simplets. Un peu à la façon Bécassine qui pour beaucoup représente la bretonne mais qui n'est finalement qu'une pauvre "bécasse". Peut-être n'ai-je pas beaucoup d'humour dès lors qu'il s'agit de la Bretagne... Mais c'est aussi l'impression qu'il me reste de la lecture de cette "Fortune de mer". Peut-être est-ce la réalité et l'atmosphère sur l'île (que je ne connais pas...), mais cela me paraît tellement cliché !

Second malaise avec le rôle de Robin Plescop dans ce "polar" et l'indifférence générale des habitants de l'île à la disparition de Lucia Parma. Vivre ce drame à la première personne du singulier est très déroutant et m'a fortement gênée. C'est très original cependant et d'autres lecteurs de ce roman ont apprécié.

Sur Ouessant


Pour ma part, je suis donc passée à côté. Mais je vous invite à lire d'autres avis, notamment celui de Virginie pour qui ce récit fut un coup de cœur, ou encore de Nathalie sur Babelio.

http://micmelo-litteraire.com/rentree-litteraire-hiver-2015-bilan-challenge-n1/



2 commentaires:

  1. Oh dommage ! J'ai justement aimé le côté décalé et railleur et j'ai trouvé que l'île dans son côté sauvage était bien décrite...

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  2. Un roman qui suscite des lectures différentes.

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