Titre : Dix rêves de pierre
Poche : 248 pages
Editeur : Stock
Collection : La bleue
Sortie 23 janvier 2013
Un bon moment...
Présentation de l'éditeur :
Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d'évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles.
Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite tour à tour un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors-norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore.
Dix destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives.
Dix voyages entre hier et aujourd'hui, des rivages antiques d'Asie Mineure jusqu'à un petit village de la Bretagne profonde, du Paris de l'Ancien régime à celui du XIXe siècle, de la Normandie médiévale aux plaines d'Ukraine dévastées par la peste brune...
Dix nouvelles poétiques ou féroces, tendres ou dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs. Dix « rêves de pierre » pour conjurer l'oubli.
Ma lecture :
N'ayant pas trouvé (cherché ?) dans ma bibliothèque de titre répondant à l'invitation de Calypso, organisatrice du Challenge "Un mot, des titres", j'ai surfé sur ma librairie en ligne préférée (je sais, ce n'est pas bien) et suis tombée sur cette nouveauté de Blandine Le Callet, une auteure dont je n'avais jamais entendu parler. Le projet du livre m'a intriguée, et vite séduite : partir d'épitaphes autenthiques pour imaginer la vie, et la mort, de ceux à qui elles sont destinées. Cela peut surprendre et pourtant, cela traduit une curiosité pour l'histoire des hommes proche de mes propres sensibilités. De la même façon que l'on se prend à imaginer la vie des habitants d'un appartement illuminé dont l'on aperçoit l'intérieur à la faveur de la nuit tombée, on essaye d'imaginer la vie qu'ont pu connaître ceux dont les nom - prénom et les années de naissance et de mort figurent sur des pierres tombales ou des monuments aux morts. Mon intérêt pour la généalogie me rend également réceptive à ces histoires de familles que l'ont peut imaginer dans un cimetière.
Dans
ce livre, ce sont dix histoires qui sont forgées à partir
d'inscriptions funéraires. Ce n'est pourtant qu'après lecture des deux
premières nouvelles que j'ai réalisé que les
personnages allaient tous finir dans un coin du cimetière. Ce qui semble
a priori aller de soi, ne s'est révélé qu'un peu tardivement pour
moi... Mieux vaut l'avoir intégré avant, cela évite de se lancer dans
cette lecture dans une période de blues. Une fois cette notion
assimilée, l'ouvrage se dévore. La construction en nouvelles rend la lecture fluide. Et la transcription de l'épitaphe en fin de nouvelle permet de conserver une part de mystère jusqu'au bout.
Je
ne vais pas m'engager dans l'explication de texte de chacune de ces
nouvelles. Je dirais juste que la dernière explique pour moi beaucoup de
l'intérêt de l'auteure pour ce type d'exercice : une histoire familiale
ordinaire, dans un contexte histoire extra-ordinaire, fait de guerres,
de misère, de pudeur et de souffrances tues. Une famille où l'on ne
parle pas beaucoup, où l'histoire familiale n'est pas transmise, sans
pour autant être cachée : "on n'en parle pas". Une histoire bretonne où
la barrière de la langue entre générations explique une grande part de
ce silence. Une histoire de l'auteure où sa curiosité ne sera pas
assouvie. Une histoire de regrets peut-être aussi...
Je
vous invite à découvrir ce livre, d'une écriture fluide qui diffuse en
peu de pages des atmosphères propres à chaque nouvelles.
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Une lecture effectuée pour le challenge de Calypso, "Un mot, des titres" dont le mot choisi pour cette 15ème édition était "rêve". J'en profite également pour inscrire cette lecture au challenge "Lire sous la contrainte"
proposé par Phildes et dont la contrainte était de lire un livre dont
le titre comprend un chiffre ou un nombre. Il s'agit enfin, et bien sûr,
d'une "Plume au féminin", le défi d'Opaline.
J'ai vraiment très envie de lire ce titre. Bonne soirée
RépondreSupprimerA découvrir effectivement.
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