13 décembre 2018

L'embellie - Auður Ava Ólafsdóttir

Le prochain rendez-vous du Comité des lecteurs de la bibliothèque que je fréquente de plus en plus fréquemment (et pas seulement pour emprunter des livres pour ma fille) nous propose un thème de saison puisqu'il s'agira de la littérature nordique. Bonne occasion de participer au Décembre nordique proposé par Cryssilda. Dans la liste des 5 titres proposés sur lesquels nous échangerons, figurait Asta que j'ai déjà lu. Les 4ème de couverture des autres titres me laissent un peu perplexe. Je ne suis pas une connaisseuse de la littérature nordique mais j'avoue que pour le moment, ma petite expérience me laisse… un peu froide.
Je me suis donc plongée dans L'embellie, ouvrage de Auður Ava Ólafsdóttir, auteure islandaise de Rosa Candida. Et je me suis laissée surprendre par cette façon si singulière d'entrer dans les pensées intimes de la narratrice que l'on verra se transformer au cours des 3 jours de voyage qui séparent Reykjavik du lieu où elle a fait construire son chalet d'été, à l'est de l'Islande. Une pause au pays du froid et des nuits éternelles.

L'Embellie de Auður Ava Ólafsdóttir.
Éditions Zulma, août 2012, 400 pages.



Présentation de l'éditeur :

C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande.
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu’à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme presque sourd et affublé de grosses loupes en guise de lunettes.

Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.


Ma lecture :

Road trip en Islande pour cette première lecture "nordique" du mois. Nous quittons Reykjavik avec la narratrice par un jour pluvieux de novembre, pour avancer vers l'est du pays en suivant la nationale 1 qui semble bien être la seule route du pays. Après avoir été quittée par son mari qui lui a préféré une femme sensible à l'idée de devenir mère, elle se voit confier la garde du fils de sa meilleure amie, enceinte et plutôt portée sur la boisson. Elle qui voulait partir pour un voyage de plusieurs mois à l'autre bout du monde, elle se voit plus ou moins contrainte de rester en Islande. Qu'importe, elle conduira son petit compagnon sur la route islandaise.

L'intérêt du récit tient au lien qui se tisse progressivement entre la narratrice, solitaire dans l'âme, et son jeune compagnon de voyage. Sans être totalement dénuée d'intérêt pour le petit garçon, la jeune femme garde cependant ses distances. Elle le transporte dans son voyage, le nourrit, veille à ce qu'il ne fugue pas, lui offre un animal de compagnie, des livres et des jeux… mais on ressent quand même peu d'attachement de sa part. Celui-ci croit pourtant au fil des kilomètres et des pages, mais on comprend bien pourquoi la jeune femme ne s'est pas engagée sur la voie de la maternité : ce n'est pas son truc. Elle découvre le lien à l'enfant comme elle pourrait appréhender celui avec un animal de compagnie. Ce qui ne l'empêche pas de culpabiliser quand elle le laisse seul trop longtemps ou quand elle réalise l'avoir mis en danger. Elle navigue ainsi entre ses habitudes de célibataire endurcie sans aucun fibre maternelle, et la tendresse qu'elle finit malgré tout par ressentir pour le petit Tumi.

Au cours de son trajet, la narratrice fait des rencontres : à l'occasion d'une pause casse-croûte ou essence, d'une course pour compléter le nécessaire de voyage, d'une nuit à l'hôtel… Elle couchera avec trois hommes pendant ces différentes pauses : une belle moyenne comme elle le dit, 3 hommes en 300 kilomètres cela fait presque 17 sur toute la durée du trajet… Et à la réflexion, j'ai bien identifié l'un de ces amants avec qui elle aura une relation physique entre deux rochers, sous la pluie, après une brève rencontre le long d'une route qui s'effondre… Mais pour les autres, l'aventure était moins évidente. Je ne me souviens même plus de la première rencontre.



Sous couvert d'un récit d'une extrême banalité, apparaissent une succession d'évènements incongrus qui plongent le lecteur dans un univers un peu surréaliste. Les épisodes de pluie incessants contribuent également à nous dépeindre un environnement sombre et un peu à l'écart du monde. Les personnages sont aussi décalés. Je suis toujours surprise dans les romans "nordiques" par ce mélange de banalité, de lenteur, et de moments ou de réflexions un peu en marge de notre réalité. C'est sans doute ce qui peut faire le charme de cette littérature, si tant est qu'elle puisse être ainsi caractérisée, mais j'avoue rester toujours un peu sur ma faim. Sans avoir détesté, sans m'être ennuyée, je n'ai pas non plus été enthousiasmée par ma lecture. Je n'ai jamais eu envie d'abandonner ma lecture, mais j'étais néanmoins contente de me rendre compte que les 50 dernières pages étaient des recettes de cuisine, plus ou moins conventionnelles…, que je pouvais lire en diagonale.

Comme je ne saurai certainement pas vous donner l'envie de lire ce récit, je vous invite à découvrir les billets de celles et ceux qui l'ont aimé : Eveyeshe, Une française dans la lune, Les lectures gourmandes, Clara et les mots, Sylire ou encore Miss Alfie.





 





4 commentaires:

  1. Avec cette auteure, soit ça passe ou alors ça casse.

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  2. un de mes préférés de l'auteure!

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    1. Comme quoi… ;-) Clara doit avoir raison, ça passe ou ça casse. Quoi que pour moi, ce n'est pas non plus un rejet, plutôt un manque d'intérêt.

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  3. oh oui cela semble etre un excellent road book didonc....en plus j'adore Zulma...;)

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