Cela fait longtemps que ce titre apparaît sur les blogs. Le Goncourt 2013 a reçu pléthore d'avis enthousiastes. Mais malgré ces belles critiques et un film en 2017, je n'ai jamais eu le courage de me plonger dans les 576 pages du roman. La faute au sujet : le thème de la guerre ne m'emballe pas vraiment. Je ne cherche pas les bons sentiments en littérature, mais je n'aime pas non plus voir mes émotions trop violemment chamboulées.
Alors un format BD était idéal : une belle occasion de découvrir l'histoire tout en restant suffisamment à distance. Je me suis donc absorbée dans cette lecture, où plutôt dans ces images car Pierre Lemaître a réussi l'exploit de quasiment faire disparaître le texte au profit d'un dessin bouleversant.
Présentation de l'éditeur :
1919. Au sortir de la guerre, la société française peine à ménager une place aux anciens poilus devenus encombrants, et les trafics les moins glorieux vont bon train. Albert Maillard, modeste comptable qui a sauvé la vie d’Édouard Péricourt, jeune fils de bonne famille, juste avant la fin des combats, tente de les faire vivre de retour à Paris. Édouard, défiguré, refuse de reprendre contact avec les siens et imagine une gigantesque arnaque à la nation pour tenter de se projeter dans une vie nouvelle, ailleurs.
Ma lecture :
Je suis contente d'avoir pu découvrir cette histoire. Et j'ai la confirmation que le livre, et plus encore le film, n'étaient sans doute pas pour moi. Car comment ne pas être bouleversé par ce récit ! Les 176 pages de cet album sont magnifiques, les illustrations, particulièrement touchantes, et notamment les visages et expressions des deux personnages de ce drame, Albert Maillard et Edouard Péricourt.
Ces deux visages sont tellement beaux. Les regards si expressifs, si poignants, que l'on ne peut les oublier. Et l'on comprend immédiatement combien les mots sont inutiles. Christian de Metter nous fait ressentir plus qu'il ne montre, le destin de ces deux héros, revenus mutilés de la Grande Guerre.
Et le lecteur chemine avec Albert et Edouard sur les voies sinueuses du retour "à la normale", du retour dans ce monde qui a continué à avancer sans eux et qui se hâte de les oublier pour ne pas avoir à porter le poids des souvenirs de ces jours sombres. Mais eux ne veulent oublier la douleur, les souffrances, les drames et les blessures de la guerre. Eux ne peuvent pas tourner la page et faire comme si ce qu'ils avaient vécu était derrière eux. Parce qu'il y a les séquelles, physiques et visibles, mais aussi morales et tellement plus douloureuses.
Il y a dans ce récit, la force des émotions, de l'amitié et de l'affection, de la trahison et du mépris également. Car on rencontre aussi dans ces pages tout ce que l'humanité peut faire de pire, certains trouvant toujours le moyen de tirer parti des souffrances des autres et des drames de ce monde. Mais parmi les douleurs et le cynisme, apparaissent néanmoins quelques bulles de bonheur et d'espoir qui valent d'être vécues et ont le pouvoir de faire naître quelques sourires.
100 ans après le séisme que fut la Première Guerre Mondiale, cet album est un très beau témoignage à tous ceux que la guerre mutile à jamais. A tous ceux qui n'ont rien demandé mais qui garderont dans leur chair les stigmates d'un conflit voulu par d'autres.
Ce très bel album est le résultat d'un travail où tout "était affaire de respect mutuel" entre l'auteur et l'illustrateur, "et c'est très beau à voir" comme le dit très juste Philippe Torreton dans la préface.
Si vous n'êtes pas encore convaincus, et si vous n'avez pas encore lu cet album, je vous invite à lire les nombreux avis que l'on peut trouver sur nos blogs, comme chez Lyvres, Sylire, Alex Mot à mots, Jérôme et Noukette.
Au revoir Là-haut
Pierre Lemaître et Christian de Metter.
Éditions Rue de Sèvres, octobre 2015, 176 pages.
Présentation de l'éditeur :
1919. Au sortir de la guerre, la société française peine à ménager une place aux anciens poilus devenus encombrants, et les trafics les moins glorieux vont bon train. Albert Maillard, modeste comptable qui a sauvé la vie d’Édouard Péricourt, jeune fils de bonne famille, juste avant la fin des combats, tente de les faire vivre de retour à Paris. Édouard, défiguré, refuse de reprendre contact avec les siens et imagine une gigantesque arnaque à la nation pour tenter de se projeter dans une vie nouvelle, ailleurs.
Ma lecture :
Je suis contente d'avoir pu découvrir cette histoire. Et j'ai la confirmation que le livre, et plus encore le film, n'étaient sans doute pas pour moi. Car comment ne pas être bouleversé par ce récit ! Les 176 pages de cet album sont magnifiques, les illustrations, particulièrement touchantes, et notamment les visages et expressions des deux personnages de ce drame, Albert Maillard et Edouard Péricourt.
Et le lecteur chemine avec Albert et Edouard sur les voies sinueuses du retour "à la normale", du retour dans ce monde qui a continué à avancer sans eux et qui se hâte de les oublier pour ne pas avoir à porter le poids des souvenirs de ces jours sombres. Mais eux ne veulent oublier la douleur, les souffrances, les drames et les blessures de la guerre. Eux ne peuvent pas tourner la page et faire comme si ce qu'ils avaient vécu était derrière eux. Parce qu'il y a les séquelles, physiques et visibles, mais aussi morales et tellement plus douloureuses.
Il y a dans ce récit, la force des émotions, de l'amitié et de l'affection, de la trahison et du mépris également. Car on rencontre aussi dans ces pages tout ce que l'humanité peut faire de pire, certains trouvant toujours le moyen de tirer parti des souffrances des autres et des drames de ce monde. Mais parmi les douleurs et le cynisme, apparaissent néanmoins quelques bulles de bonheur et d'espoir qui valent d'être vécues et ont le pouvoir de faire naître quelques sourires.
100 ans après le séisme que fut la Première Guerre Mondiale, cet album est un très beau témoignage à tous ceux que la guerre mutile à jamais. A tous ceux qui n'ont rien demandé mais qui garderont dans leur chair les stigmates d'un conflit voulu par d'autres.
Ce très bel album est le résultat d'un travail où tout "était affaire de respect mutuel" entre l'auteur et l'illustrateur, "et c'est très beau à voir" comme le dit très juste Philippe Torreton dans la préface.
Si vous n'êtes pas encore convaincus, et si vous n'avez pas encore lu cet album, je vous invite à lire les nombreux avis que l'on peut trouver sur nos blogs, comme chez Lyvres, Sylire, Alex Mot à mots, Jérôme et Noukette.
Cette semaine chez Stéphie |
Je l'ai aussi à lire... :)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé cette adaptation, adoré le film... mais je n'ai toujours pas lu le roman ! Il falloir que je remédie à ça !
RépondreSupprimerje n'ai pas lu le roman ni vu le film mais j'ai adoré cette adaptation!
RépondreSupprimerOui, je pense que je m'en contenterais ;-)
SupprimerJ'ai lu cette BD avant le roman et je me rends après coup que cette adaptation manque quand même de beaucoup de choses par rapport au texte d'origine.
RépondreSupprimerje n'ai encore pas lu le roman, ni vu le film... ni lu la BD! Il faudrait que j'essaye un des trois tout de même!
RépondreSupprimerjamais lu le roman... ni vu l'adaptation... à voir, peut être un jour :D
RépondreSupprimerUne adaptation BD réussie.
RépondreSupprimerJ'ai tellement aimé le roman que j'ai peur d'être déçue par la BD.
RépondreSupprimerJe ne lis pas de BD et, en plus, je n'ai pas aimé du tout le roman, malgré tous les avis positifs !
RépondreSupprimerBon dimanche.
Une fois n'est pas coutume j'ai lu cette adaptation mais pas encore le roman! Une très bel BD !
RépondreSupprimerJ'avais lu le roman à sa sortie et je lirai peut-être cette adaptation, si je la croise en bibliothèque.
RépondreSupprimerLu la BD il y a quelques temps.. j'ai adoré le trait de De Metter (comme à chaque fois d'ailleurs) ! J'ai aussi vu le film, et beaucoup aimé !
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