30 décembre 2018

Sótt - Ragnar Jonasson

Le plaisir que j'ai pris à lire La femme secrète de Anna Ekberg a précipité ma découverte de ce nouveau polar nordique paru en France à la rentrée 2018. Après le Danemark, retour en Islande avec une enquête de l'inspecteur Ari Thór, bloqué pour cause d'épidémie dans le nord de l'île, à Siglufjödur. En parallèle, et l'autre bout de l'île, dans la capitale Reykjavik, la journaliste Ísrún, conduit elle aussi ses enquêtes. Tandis que lui cherche à expliquer une mort vieille de près de 60 ans, la jeune femme est confrontée à une mort suspecte, à l'enlèvement d'un jeune enfant et aux manigances de politiciens ambitieux. Ne ménageant pas sa peine, elle apportera également son soutien à Ari Thór pour son enquête dans le passé. Beaucoup de pistes, d'évènements et de personnages, pour un récit qui navigue entre le passé et le présent : de quoi occuper les longues journées de l'hiver islandais.

Sótt - Ragnar Jonasson.
Éditions de la Martinière, septembre 2018, 352 pages.




Présentation de l'éditeur :

Mais que se passe-t-il encore à Siglufjördur ? L’inspecteur Ari Thór n’est pas venu à bout des secrets de ce village en apparence si tranquille. Lui qui avait fini par se faire à la rudesse du climat et aux hivers trop longs se sent de nouveau pris à la gorge par un terrible sentiment de claustrophobie. La ville est mise sous quarantaine car on suspecte une épidémie de fièvre hémorragique (sótt, en islandais). Les premières victimes succombent tandis qu’un crime vieux de cinquante ans remonte à la surface… Le huis clos se referme sur les habitants de Siglufjördur.


Ma lecture :

La quatrième de couverture et le bon accueil réservé à Ragnar Jonasson par les lecteurs français ne pouvaient que m'attirer. Par contre, le fait qu'il ne soit mentionné ni dans le numéro de rentrée du magazine Lire, ni dans le guide de la rentrée de Livres hebdo aurait pu m'alerter. A la réflexion, je me demande comment ce titre a pu atterrir dans ma wish-list… Certes, il n'était pas dans mes incontournables. Et je fais aussi confiance aux lecteurs et aux critiques lues à droite et à gauche pour ajuster mes listes. Mais là, vous l'aurez compris, je n'ai pas été vraiment emballée.

Il faut dire que le changement avec La femme secrète, de Anna Ekberg, était un peu brutal. J'étais tellement plongée dans l'atmosphère du thriller danois que ce polar à islandaise m'est paru un peu fade. Première remarque : qu'ont les islandais à nous noyer sur des noms de lieux imprononçables et que personne ne connait et ne peut situer ? J'avais eu cette même impression avec L'embellie, de Auður Ava Ólafsdóttir, qui nous conduisait le long d'une route unique de village en village, prenant bien soin de détailler son environnement. Ici, même chose, surtout pour Siglufjördur et Hédinsfjördur, berceau familial de l'auteur. Seconde critique : une foultitude de personnages, de situations, de lieux, des intrigues nombreuses, plus ou moins importantes, les états d'âmes de nos deux enquêteurs… de quoi s'emmêler les pinceaux et se perdre dans la narration.

Mais surtout, c'est l'écriture qui m'a déstabilisée : elle m'est parue bien simpliste. Peut-être pas suffisamment travaillée. Et puis, à plusieurs occurrences, il y a des erreurs sur les personnages qui s'expriment (Kristin à la place d'Ísrún, Hédinn à la place de l'inspecteur Ari Thór…) : et ça, ça a vraiment le don de m'agacer ! Une fois, pourquoi pas, mais quand cela revient trop souvent, c'est de la négligence et méprisant pour le lecteur. A un moment du récit, on apprend qu'Emil a laissé sa petite amie rentrer seule chez eux alors que lui restait travailler, et que cela lui aura coûté la vie. Un peu plus loin, ils sont finalement tous les deux à dîner et Emil repart travailler alors que sa femme reste à la maison… Ce décalage n'est peut-être qu'un détail, mais là encore, je n'apprécie pas cette légèreté. Quant à l'histoire de l'épidémie qui vaut à Siglufjördur sa mise en quarantaine, elle fait également flop et n'est pas au niveau auquel le lecteur aurait pu s'attendre à la lecture de la quatrième de couverture !

Une fois ces remarques faites… et une fois les 100 à 140 premières pages ingérées, je me suis néanmoins laissée happer par les différentes intrigues : et j'ai englouti les 200 dernières pages avec appétit, impatiente d'en connaître le dénouement. Une fois le livre refermé pourtant, je reste sur ma faim : un texte peu consistant, des intrigues un peu fouillis et pas toujours cohérentes, une écriture trop fade, naïve presque, des dénouements un peu tirés par les cheveux… On ne peut pas dire que ce livre m'ai beaucoup séduite. Comme l'auteur n'en est pas à son coup d'essai, peut-être tenterai-je de nouveau ma chance, histoire de réviser cet avis un peu négatif.



5ème lecture

https://itzamna-librairie.blogspot.com/p/cold-winter-challenge.html
Stalactites ensanglantées + auteur scandinave
+ secrets de famille (3pts)

11ème lecture de la rentrée littéraire 2018


2 commentaires:

  1. Et bien voilà un titre à ne pas noter. C'est une bonne nouvelle.

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  2. oh oui c'est traitre de passer d'un bon livre a un livre sympathique...le dernier parait fade...cela m'est arrive....et cela surprend....dommage...

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