10 décembre 2016

Sur cette terre comme au ciel - Davide Enia

Direction l'Italie, ou plutôt la Sicile, et Palerme, pour ce second rendez-vous du club de lecture chez Lise & moi. La preuve, s'il en fallait, de l'intérêt de ce genre de rencontres : nous inviter à découvrir des horizons littéraires que l'on n'aurait certainement pas abordés seuls. Et c'est le cas ici. L'Italie contemporaine, des histoires d'hommes dans les quartiers siciliens et de boxe (surtout de boxe)... des sujets qui n'avaient a priori, que peu de chances d'attirer mon attention. Surtout avec ce style de couverture. Sauf que ce qui fait le charme des clubs de lecture, c'est justement d'être bousculé dans ses habitudes et de sortir d'une lecture certain(e) d'avoir découvert de nouveaux horizons.

Sur cette terre comme au ciel de Davide Enia.
Éditions Albin Michel, août 2016. 398 pages.



Présentation de l'éditeur :

Palerme, années 1980. Comme tous les garçons de son âge, Davidù, neuf ans, fait l'apprentissage de la vie dans les rues de son quartier. Amitiés, rivalités, bagarres, premiers sentiments et désirs pour Nina, la fillette aux yeux noirs qui sent le citron et le sel, et pour laquelle il ira jusqu'à se battre sous le regard fier de son oncle Umbertino. Car si Pullara, Danilo, Gerruso rêvent de devenir ouvriers ou pompistes comme leurs pères, Davidù, qui n'a pas connu le sien, a hérité de son talent de boxeur.
Entre les légendes du passé et les ambitions futures, le monde des adultes et la poésie de l'enfance, Davide Enia tisse le destin d'une famille italienne, de l'après-guerre aux années 90, à travers trois générations d'hommes dont le jeune Davidù incarne les rêves. Entremêlant leurs histoires avec brio, Davide Enia dresse un portrait vibrant de sa terre, la Sicile, et ceux qui l'habitent.



Ma lecture :
"Ils sont deux sur le ring. L'un pèse cinquante-sept kilos, mesure un mètre soixante-cinq et a vingt-six ans. L'autre on ne sait pas combien il pèse et ce qu'il mesure on s'en fiche, il grandira. On ne lui a pas bandé les mains, il porte les gants, sautille sur le ring. Il a neuf ans. Au fond de la salle, un homme fume en parlant au téléphone." (Sur cette terre comme au ciel - Davide Enia - Ed. Albin Michel - août 2016 - page 9)

Ce roman est le récit d'une famille italienne, sicilienne, celle de Davidù, de son père Le Paladin, mort sans avoir connu son fils, de son grand-père, Rosario, et de l'oncle Umbertino, l'oncle de sa mère et qui sera l'homme de la famille, sans jamais remplacer le père aimé et disparu. Tous quatre sont des boxeurs talentueux.

Au début du récit, Davidù a 9 ans, il fait partie d'un petit groupe de garçons bagarreurs. Il teste l'amitié et découvre le sentiment amoureux. A la fin, il a 14 ans, a découvert l'amour, peut compter sur une amitié solide, et est devenu champion de boxe.

Rosario, le grand-père, on le rencontre en Afrique, pendant la seconde guerre mondiale, captif dans un camp de prisonniers avec d'autres soldats italiens. On y découvre la force de l'amitié mais aussi la violence, la jalousie.

Umbertino est un peu le pilier de ce récit, celui qui traverse les années, aux côtés du grand-père, du père de Davidù et de Davidù lui-même. Il est aussi le pilier d'une communauté, avec sa salle de boxe qui réuni les hommes de Palerme.

En arrière plan, il y a la Sicile, sa violence et sa mafia, la mer et le soleil.



Ce roman ne m'a pas déplu, j'ai apprécié l'ambiance de cette île italienne, des salles de boxes, des combats, l'amitié entre les hommes, le personnage de Gerruso, l'ami non reconnu à sa juste valeur, les relations adolescentes compliquées, l'amitié qui se noue sur les champs de bataille...

Malgré tout, je n'ai pas totalement adhéré à ce récit, trop décousu. Les personnages et les époques s'enchaînent au gré des paragraphes et nécessitent chaque fois que l'on fasse un effort pour se souvenir de qui on parle, dans quelle époque on se place. La fluidité de la lecture s'en ressent la rendant parfois laborieuse. A tel point que je serai bien incapable aujourd'hui de dire précisément lequel des quatre hommes de la famille a vécu quel épisode. Tous se mélangent, peut-être pour donner une image riche et diverse de la Sicile et des siciliens. Mais cette confusion laisse un sentiment désagréable après avoir refermé ce premier roman.

Globalement les avis restent très positifs. Je vous invite donc à aller voir du côté de chez Miscellanées pour qui ce livre fut un coup de cœur, sur Les mots de la fin, ou encore chez Eva qui a également été perturbée par la construction du récit.











2 commentaires:

  1. Un roman complexe donc! J'en garde les références en mémoire. Merci pour cette participation italienne au Défi Premier roman!

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  2. Dommage, une lecture que je ne noterai pas. Même si la Sicile est plutôt attirante.

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