28 janvier 2016

Le constat - Etienne Davodeau

Une belle occasion que cette 43ème édition du Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême, de parler un peu BD. Non que ce soit un art que je côtoie assidument, même si j'essaye de m'y intéresser depuis que j'ai ouvert ce blog. Mais comme je suis curieuse, je m'accroche en espérant chaque tomber sur un titre qui m'emballera... Et ça s'est déjà vu ! Avec Davodeau notamment et son "Lulu, femme nue", un récit qui m'avait beaucoup touchée, un album plein de douceur et de tendresse pour les personnages, plein d'espoir aussi. C'est donc avec un a priori très positif que je me suis plongée dans ce nouvel album, "Le constat". 

Le constat de Etienne Davodeau 
Éditions Dargaud, 23 mai 2014. 100 pages.


Présentation de l'éditeur :

Écrasé par la chaleur, le vieux break fonce sur l'autoroute. Vincent, trente ans, vient de tenter un gros coup de poker. Assis à côté de lui, un vieil homme, il a traversé le siècle, ses contradictions et ses errements.
Ces deux types n'ont rien en commun, pourtant, ensemble, ils foncent vers des ennuis et des désillusions qu'ils n'auraient pas imaginés dans leurs pires cauchemars.
Heureusement, sur leur route, il y a Rose, une jeune femme sans attache ni a priori...

Ma lecture :

Il s'agit là de l'édition 2014 de l'album qui a révélé Étienne Davodeau au grand public en 1996. Pour ma part, j'ai découvert cet auteur avec Lulu, femme nue, ce récit très touchant d'une femme qui fuit son quotidien, lassée de devoir toujours faire passer les autres (mari, enfants, travail...) avant ses propres désirs et aspirations.

Dans ce titre, nous partageons la route de Vincent, un trentenaire qui semble avoir fait une belle bêtise puisque certains sont prêts à tout, et jusqu'à tuer, pour le retrouver, et d'Abel, un vieil homme qui paraît, lui, avoir les ressources nécessaires pour les sortir de n'importe quelles situations un peu hasardeuses. Les deux hommes font route entre les ennuis du premier et le passé trouble et les souvenirs du second. C'est alors que Rose vient s'immiscer dans ce duo : elle est celle qui met un peu d'ordre et de douceur, de couleur aussi, dans ce récit.

Au gré des allers-retours de ces deux hommes un peu paumés, on découvre leur vie, leurs espoirs, et on assiste, un peu interdits, à ces avalanches de désillusions. Si Abel et Rose m'ont touchée dans leur sincérité, j'avoue avoir été un peu agacée à la fois par la naïveté et l'égoïsme de Vincent. Et de ce fait, j'ai eu du mal à me sentir pleinement concernée par ce récit. J'aurais eu de nombreuses fois envie de lui claquer la porte de la voiture au nez et de le laisser se sortir seul de cette situation délirante dans laquelle il s'est fourré. Il m'est réellement apparu comme un enfant capricieux à qui ses parents céderont tout. Je ne suis pas parvenue à ressentir une quelconque empathie pour lui, et ai donc eu du mal à entrer dans l'histoire.

 



Pour ce qui est du dessin, j'ai également été un peu déçue : j'avais en mémoire la douceur et la tendresse qui émanait de Lulu, ces moments de pause dans les dessins, où le lecteur prend le temps de contempler avec cette femme, la vie qui défile, les illusions qui s'enfuient... Je n'ai pas retrouvé cette émotion dans cet album, à part peut-être avec Abel, dont la douleur transfigure les traits. Mais le personnage central reste Vincent, qui m'a laissée indifférente, tant par le récit que dans le dessin.

Je ne garde donc pas un souvenir impérissable de cet album que j'ai lu il y a déjà quelques temps. Mais pour avoir d'autres avis, je vous invite à lire les billets de Sandrine, Lorraine, Mathieu Krim, ou sur Les fanas de livres. Pour ce qui concerne Davodeau, d'autres albums m'attendent, qui me feront, j'espère, revenir à des sentiments meilleurs.


1ère BD de cette fin de semaine spéciale BD


2 commentaires:

  1. je viens de relire Les mauvaises gens de Davodeau, un album sur l'engagement politique de ses parents. Très bien

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  2. Très tentant : je vais me laisser tenter.

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