14 février 2014

Le Bouquiniste Mendel - Stefan Zweig

Auteur : Stefan Zweig
  Traduction: Manfred Schenker 
Titre : Le Bouquiniste Mendel

Broché :  64 pages
Editeur : Sillage
  Edition : janvier 2013

Un récit fort et émouvant...




Présentation de l'éditeur :

Dans la Vienne du début du siècle, il n'est pas un bibliophile qui ne connaisse Jakob Mendel, catalogue vivant de l'ensemble du savoir imprimé. Monomaniaque à la mémoire prodigieuse, affreusement peu doué en affaires, il est affligé d'une boulimie bibliographique qui fait de lui un homme précieux. Perpétuellement installé à la table d'un café du vieux Vienne dont il a fait son quartier général, il délivre ses expertises érudites à tous les amateurs ou spécialistes qui ont le bon sens de venir le consulter. La Première Guerre mondiale va mettre sens dessus dessous l'univers de Mendel, et le précipiter brutalement dans le monde des vivants, dont il n'a jamais rien appris...

Ma lecture :

Dans ce récit de quelques 64 pages, nous replongeons avec le narrateur quelques décennies en arrière à la rencontre du Bouquiniste Mendel. Ce petit homme, qui n'est pas sans faire penser à certaines formes d'autisme, porte un intérêt hors norme aux livres. Aux titres, auteurs, dates d'édition, formats de publication original et aux prix de ces livres. Absolument pas à leur contenu.

"Parfaitement improductive et stérile, la mémoire de spécialiste de Jakob Mendel, cette liste de centaines de milliers de titres et de noms imprimés dans le cortex d'un mammifère et non, comme à l'ordinaire, sur les pages d'un catalogue, n'en égalait pas moins dans son unique perfection celle de Napoléon pour les physionomies, de Mezzofanti pour les langues, de Lasker pour les échecs, de Busoni pour la musique." (Le Bouquiniste Mendel - Stefan Zweig - Ed. Sillage - page 29)

Mendel est un phénomène au café Gluck, une institution que personne ne songerait jamais à déloger. Il y entre à 7h30 chaque matin, pour le quitter à l'heure de la fermeture. Et durant ces longues heures, Mendel assimile toutes ces données qui font de lui un Bouquiniste hors du commun. Il ne voit ni n'entend personne tout absorbé dans ses fiches et ses livres. Il ne voit pas non plus le monde qui bouge autour de lui.

C'est alors que survient la première guerre mondiale, que Mendel n'aurait pas perçue si elle n'était venue à sa rencontre, de façon particulièrement cruelle. Si Mendel reste étranger à cette folie humaine, on perçoit à quel point elle a pu marquer Stefan Zweig. La courte biographie présentée au début de l'ouvrage permet de mieux saisir la portée du récit de Zweig. On comprend dans la seconde partie du livre à quel point l'auteur a été marqué, détruit, par la guerre. On ressent à chaque mot la douleur et la désillusion qui furent les siennes à l'époque où il a dû fuir son pays, puis l'Europe, pour échapper à ses atrocités. On perçoit bien, il me semble ici, ce qui l'a poussé un jour à se suicider avec sa femme, quelque part au Brésil, épuisé par ces longues années d'errance.

Stefan Zweig


Ce livre, très court, est d'une grande force et témoigne, mieux que les récits des pires horreurs de la guerre, de ce que purent ressentir tous ces hommes qui croyaient profondément en l'Humanité. Il s'agit là d'une très belle lecture.


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Une lecture à inscrire au challenge de Stéphie, un classique par mois, au défi littéraire d'Argali et au challenge proposé par George, Le nez dans les livres.

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2 commentaires:

  1. J'ai eu ma période Zweig. Transportée par ses textes. Et c'est un peu passé. Il faudrait que je m'y replonge...

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  2. Je ne connais pas encore l'auteur mais ce livre me tente...
    Passe une bonne semaine.

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